Corps inanimés ou, au mieux, particulièrement
meurtris... Vêtements, sandales et autres accessoires éparpillés...
Installations sécuritaires (?) dévastées... Le décor est digne d'un champ de
bataille. Mais, non ! Nous sommes plutôt là où l'on a inventé depuis peu le
"champ de bousculade". Souvenez-vous, après-midi du dimanche 29 mars
2009, même lieu et à quelques heures près : Côte d'Ivoire vs Malawi... Comment
en est-on à nouveau arrivés là, à cette extrême...?
Etourdis par le trop-plein de lumière, embrouillés par
les éclats d'artifice, hypnotisés par les promesses de lendemains meilleurs,
des curieux ne seront entrés dans le nouvel an que pour quelques minutes. La
faute à leur désir d'oublier un tant soit peu leurs affres quotidiennes pour
s'évader, le temps d'une projection de couleurs dans le ciel obscurci par des
ressentiments que nous n'avons pas daigné laisser mourir avec l'an 2012. Moi,
je continue de m'interroger... Le choix de l'évasion est-il le meilleur
lorsqu'on a une réalité des plus impitoyables qui nous attend à notre retour à
la mesure des choses ? Si oui, a-t-on vraiment besoin de parcourir des
kilomètres, surtout avec toute sa famille, pour aller admirer quelque chose qui
apparaît plus truculent lorsqu'il est vu loin de l'endroit où il se déroule,
chez soi par exemple ? Diantre ! que foutaient donc ces vieillards, ces femmes
enceintes, même ces bambins dans un espace clos et littéralement surchargé au-delà
des minuit, fût-on à l'orée d'un nouvel an ? Loin de vouloir m'acharner sur des
âmes déjà évaporées et sur des anatomies déjà soumises à rude épreuve, ces mots
pour exprimer juste mon ras-le-bol de ces comportements trop peu responsables
qui nous coutent aussi niaisement ces nombreux blessés et ces pertes massives
en vie humaine.
Par ailleurs, sans vouloir entrer dans le débat par
trop vaseux et infructueux du "Qui a fait quoi?" (laissons
les politiques s'embourber dans leurs boueuses élucubrations) et sans attendre
non plus que se referme pour une fois une enquête ouverte en la matière sous
nos cieux (les habitudes ont la peau tellement revêche par ici), je voudrais
juste qu'on s'incline en ce premier jour de deuil national sur la mémoire de
ces nouveaux disparus en masse.
Puisse la terre de plus en plus gloutonne d'Eburnie s'en repaître pour ne
pas nous en redemander de sitôt... Egalement, prompt rétablissement à tous ces
nouveaux pensionnaires des CHU.
Et, plus jamais ça!
PS : article re-daté pour cause de suppression involontaire
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