lundi 18 mars 2013

CIE : on est au courant de votre survie...


On se croyait autosuffisant en matière d'électricité. Au point même de s'imaginer qu'on en distribuait tout autour de nous... Mais on était visiblement mal informés. 
Les coupures intempestives d'électricité - sur fond de cris stridents et agaçants de stabilisateur - font désormais partie de notre quotidien. Bonjour les pannes d'appareils - dont on sait justement que l'acquisition coûte aujourd'hui presque les yeux et leurs orbites. Et cela encore c'est si on a la chance que le retour - généralement en force - de l'électricité ne nous crée un joli petit court-circuit pour nous donner d'assister à l'agréable spectacle de notre patrimoine en train de partir en fumée. Mais la perte de biens matériels n'est sans doute que peu de chose à côté des galères physiques que l'on peut endurer : j'ai nommé les montées de chaleur et leur avalanche de dégâts cutanés, surtout pour les enfants - oh! les pauvres chéris -, suite aux coupures nocturnes. Bien plus, il faut prier pour ne pas que, au moment où l'électricité prend congé, votre vie - ou celle de l'un des vôtres - ne dépende de quelque appareil médical en marche.
Le constat est donc des plus amers aujourd'hui. 2013 ! Alors que nous sommes engagés sur la pente de l'émergence, l'obscurité nous rattrape. Plus de différence aujourd'hui entre ceux qui ont un compteur électrique et ceux qui n'en disposent pas. C'est vrai que déjà, il y a quelques années, nous avions tous déploré la vague de délestage subie par le réseau électrique national. A l'époque on avait même réclamé des têtes, tellement la population supportait mal de vivre en ce 3è millénaire une vie précoloniale. Et alors qu'on croyait tous ces désagréments derrière nous, bis repetita... (Paragraphe spécialement dédié aux pro X et pro Y qui pensent que les erreurs de parcours n'arrivent qu'aux autres, en oubliant curieusement qu'à la fin nous souffrons tous.)
Une chose est certaine : sur la question de la qualité de vie, la population n'est vraiment pas intéressée par les questions de Pierre ou de Paul. Elle exprime des besoins, elle aspire à un minimum de bien-être et elle ne demande qu'à être satisfaite. Autant elle n'hésite pas à applaudir l'adversaire politique qui lui fait du bien, elle ne se gêne donc pas pour blâmer le leader tortionnaire. En l'occurrence, elle veut être alimentée comme il se doit en électricité pour ne plus avoir à souffrir physiquement et matériellement. De plus, le défaut d'électricité est préjudiciable pour la bonne conduite des affaires de l'Etat lui-même. On a donc tout à gagner au rétablissement de la fourniture électrique existante et même à son optimisation.
Est-il besoin de rappeler que nous ne prétendons pas préconiser ici des remèdes aux décideurs et autres acteurs mieux éclairés (au propre comme au figuré). Dites donc aux gouvernants qu'au delà des propos rassurants, nous voulons voir des solutions concrètes sur le terrain. (Avant que, par l'effet de l'opportunisme commercial, nos boutiquiers ne décident par exemple de décupler le prix de la bougie, notre plus fidèle compagnon du moment...) Et aux têtes éclairées de la CIE, rappelez qu'elles devraient d'abord songer à remplir leur contrat avant de prétendre à la hausse des profits qu'elles peuvent en tirer. Sinon, il serait peut être temps qu'elles passent la main...
PS : C'est vrai que deux super héros pour couvrir 322 462 km2, c'était un peu limite. Pub à refaire donc...

lundi 11 mars 2013

La CAF : nouvel Etat africain ?


Petit rappel de droit constitutionnel, 1ère année : les éléments constitutifs de l'Etat sont le territoire, la population et le pouvoir politique...
Vu les dernières nouvelles - et même avant, il est vrai - dans la gestion de la CAF, il ne serait pas fortuit, en effet, de se demander si notre chère confédération ne remplit pas les conditions juridiques de création d'un Etat. Primo, la condition du territoire est facilement remplie car, étant une instance continentale, la CAF peut prétendre avoir pour territoire ceux de tous ses Etats membres réunis, donc celui du continent. Secundo, s'agissant de la population, elle peut également revendiquer la population footballistique du continent. (Et Dieu sait combien les peuples sont passionnés de foot sous nos cieux.) Tertio, là où la CAF ressemble vraiment à un Etat africain, c'est lorsqu'il s'agit de vérifier si la condition du pouvoir politique est remplie. Alors là, croyez-moi, les choses sont encore plus aisées à établir. En effet, à la tête de l'instance se trouve un Président ressemblant trait pour trait à ses homologues... pardon, aux chefs d'Etats africains. Cette ressemblance, il faut la voir tant au niveau physique (c'est vrai qu'ici, les dirigeants ont presque tous vu au moins l'une des deux guerres mondiales) qu'au niveau de la gestion même du pouvoir (ceci expliquant cela, s'ils ont tous des têtes d'ancêtres c'est parce qu'une fois parvenus au commandement suprême, ils s'y accrochent avec toute la fougue d'une sangsue).
Si on récapitule donc, la CAF a bel et bien tout pour être un Etat - fédéral ou confédéral en l'espèce. (Ne me demandez pas quelle en serait la capitale.) Avec à sa tête l'éternel Président Ah! yatou. Oui, que ne suis-je pas surpris d'entendre encore aujourd'hui ce nom que je connais depuis mon enfance ! Ah! yatou... A croire qu'à part ce bonhomme, personne d'autre ne peut apporter son expérience au foot africain. Tout dans sa gestion rappelle celle d'un chef d'Etat africain : phobie de la contradiction, intéressement de l'entourage immédiat (pour briser les velléités de candidature), art du tripatouillage des textes, et j'en passe. En tout cas, ce n'est pas le pauvre Jacques Anouma qui me contredira sur ce dernier point quand on se rappelle comment il a été soigneusement écarté de la dernière course à la présidence de la confédération. (En même temps, faut rappeler qu'il n'a pas été beaucoup soutenu déjà chez lui... Bon, ce qui est fait est fait, dit-on.) Toujours est-il qu'au moyen d'un tour de passe-passe dont lui et ses sbires seuls ont le secret, voilà Aaaaaaaah! yatou en train de briguer un 7è mandat après s'être offert le luxe d'une candidature unique en ce 3è millénaire. 
Sans vouloir revenir ici sur l'incongruité d'un texte juridique qui, relativement à la question du mandat, ne l'a limité que quant à l'âge (j'ai nommé les statuts de la CAF), il serait temps que les africains arrêtent de se ridiculiser de la sorte devant la face du monde. (Du monde? Peut-être pas, finalement, quand on passe également au scan les agissements de Blatter. D'ailleurs, je soupçonne ces deux là d'être les meilleurs amis du monde.) Et pour pousser la moquerie à son comble, le monarque de Garoua osera se justifier en ces termes : "Je voulais partir, mais mon équipe m’oblige à rester. Nous formons une équipe depuis plus de 25 ans, c’est dans cet esprit que j’ai accepté de me représenter (...) Et cette fois, ce sera mon dernier mandat."

Un conseil : étant donné que c'est ton dernier mandat (enfin, si tu changes pas encore les textes ou si tu t'offres pas un nouvel acte de naissance), je te suggère, pour échapper à la dépression qui suit généralement la perte du pouvoir, de retourner au pays pour titiller Paul Biya sur le terrain politique. Avec vos deux expériences en dictature, ça promet un combat de titans...

mardi 5 mars 2013

Lettre d'un pécheur



Cette lettre m'a été inspirée il y a quelques années, juste après que j'aie vu le film "La passion du Christ". Tu parles d'une remise en cause !...


Seigneur,
Tu sais mieux que quiconque à quel point je me suis détourné de ton chemin. D’ailleurs, depuis le départ, étais-je vraiment sur ton chemin ? Le chemin de la vie était-il celui que j’empruntais ? Pour tout te dire, je n’ai jamais su ce que je faisais. Et même quand je me disais par le passé que je faisais ton œuvre, j’en arrive à en douter aujourd’hui. Alors, ai-je perdu mon temps à ce point ? « Mon peuple périt par manque de connaissance », dit ta sainte parole. C’est pourquoi je te prie de ne pas permettre que je parte de ce monde sans t’avoir réellement connu et surtout sans t’avoir réellement servi. Ouvre-moi les yeux, mon Dieu. Sors-moi je te prie de ces ténèbres qui voilent, pour que je ne m’en rende pas compte, le chemin de la perdition sur lequel je me sens engagé. Est-ce à cette situation que tu m’as destiné ? Suis-je venu sur cette terre pour ne rien faire qui puisse glorifier ton saint nom ? Tu m’as révélé que non. Mieux, tu m’as fait connaître ta parole. Et je crois qu’il y a un moment où je savais ce que valait la Bible, ce que pesaient les mots qui y sont consignés. Alors, que m’arrive-t-il à présent ? Pourquoi cette faiblesse ? Pourquoi ai-je perdu tous ces repères ? Le diable est peut-être plus fort que moi, mais face à toi il est absolument insignifiant. C’est pourquoi je te prie... je te supplie de transcender tout ce que tu peux avoir comme reproche à me faire. En vertu de ta miséricorde et de ta bonté infinie, pardonne-moi mes fautes. Lave-moi afin que je sois sanctifié de corps, d’âme et d’esprit. Relève-moi par la force du Saint-Esprit pour que plus jamais je ne faiblisse devant la tentation. Rallume en moi cette flamme spirituelle qui me faisait résister à tant d’épreuves. Que le respect de tes préceptes soit mon seul leitmotiv. Redonne-moi la dynamique de ton œuvre afin qu’après mon passage sur cette terre, on retienne de moi quelque chose de positif. Exauce ma prière et surtout montre-moi la voie à suivre... Amen !

lundi 4 mars 2013

Real vs Barça : l'après-match...

 
Samedi 02 mars 2013...  
Santiago Bernabeu, théâtre de la confirmation d'une nouvelle donne dans le paysage du foot espagnol. Et pour cause, après avoir dicté sa loi à la "maison blanche" depuis le début de l'ère Guardiola, les blaugranas confirment le malaise qui s'est emparé de leur jeu jusque là si adulé. Deux clasicos en une semaine et deux défaites pour les amis d'UNICEF... Sans minimiser la qualité du jeu madrilène et même si déjà l'an dernier le Real avait créé la surprise en s'adjugeant la coupe du roi, l'exploit réalisé la semaine dernière est tout simplement époustouflant...
Je vous emmène faire un tour dans les deux vestiaires à l'issue du match.

Dans le camp madrilène...
"Oyé , oyé, oyé, oyé... Mourihno, Ronaldo... oyé , oyé, oyé, oyé...Özil , Higuain..."
- Non, mes petits, vous m'avez fait plaisir... félicite le special one à la fin du chant de triomphe. Ils n'ont pas dit qu'ils peuvent...
- Cotcha, ce qui va me kill même c'est quand je les ai vus à la fin du match faire palabre avec l'arbitre, confie Ramos, le capi du jour. Ils sont tombés oh.
- Faut les laisser, les maudits comme ça, c'est penalty ils veulent. Tellement que ça chauffait sur eux, ils ont prévu des cours de plongée sur gazon.
Sur ce, tout le vestiaire éclate de rire.
- Mon petit, prends mes 5, dit Mourinho en tendant la main à CR7. Bon, les autres, excusez moi hein, mais reconnaissez que quand Ronaldo est rentré, le match a complètement changé.
- Haï coach, nous même on est au courant. Quand ils voient Ronaldo seulement, leur cœur est mort. Surtout le vaurien de Valdes là... se résigne Arbeloa face à la solidarité portuguaise.
- Non, je vous en prie, c'est la victoire de tous, dit Cristiano, faussement modeste.
En réalité, c'est bien ce qu'il avait envie d'entendre : des propos dithyrambiques. Et le fait d'avoir été décisif lors des deux rencontres le rend ivre de bonheur. Surtout que, dans le même temps, son rival de tous les jours, le fameux Messi a été aussi transparent qu'une tenue de gala de Rihanna.
- Et puis mon petit Varan, hé pardon, Varane, tu vas teuh. Tu sais que c'est comme ça que j'ai commencé ? confie Carvalho. Tu seras un grand parmi les grands.
- Donc toi tu es un grand quoi ? se marre Pépé. C'est que moi je suis un géant. Tu as vu ma passe de l'extérieur du pied gauche ? Même au milieu, je fais mal...
- Hé, on est foutus aujourd'hui. Pour une fois que Pépé a délivré plus de passes que commis de coup-francs, commente Xabi Alonso.
- Donc tu veux dire quoi ?
- Bon, vous là attendez, on m'annonce que le Prési arrive, prévient Mourinho.
Quelques secondes après, la porte s'ouvre sur la mine hilare de Florentino Perez. A sa vue, tous les joueurs et le staff entame le fameux "Prési, Prési" des ambiances chaudes de vestiaire.
- Calmos, calmos. Les gars, je suis tellement fier que je vais pas parler beaucoup aujourd'hui. On s'en fout, même si on gagne pas le championnat ou la champions league. Mais couleur que vous venez de montrer aux gens là me plaît trop. On va voir où ils vont faire bouche maintenant. O. K. Donc en plus de vos primes, chacun a 100 000 pesos, annonce-t-il.
- "Wouhoooooooooooooo" explose le vestiaire comme si l'équipe venait de marquer un nouveau but.
- Bon, le coach et Ronaldo, après la conférence de presse cherchez à me voir, ajoute le Prési avant de prendre congé.

Au même moment, dans le camp barcelonais...
On est loin, très loin de l'habituelle ambiance festive d'après-manita. Et sur les mines s'affiche l'air maussade des mauvais jours.
- Vraiment, les gars, c'est dans quel problème vous m'avez mis là ? Façon Tito est allé se soigner aux States là, vous allez faire les gens vont dire que c'est moi qui vaux rien.
Les joueurs ne bronchent pas face à cette vision on ne peut plus égocentrique de la défaite.
- Deux défaites en cinq jours ! Non, c'est trop... poursuit le coach intérimaire. Et puis ce qui me fait mal, c'est qu'ils nous ont tapé chez eux comme chez nous. Demain on est mort avec les journaux...
- Si c'est ça là seulement, faut laisser coach. Avec les journalistes, tu fais bien oh, tu fais mal oh, s'ils veulent te critiquer, ils vont pas se gêner, répond le portier sur un ton ronchonnant.
- Toi là tu n'as pas dit que tu es bête ? l'apostrophe Piqué. Quand on parle des trucs sérieux, tu t'amuses.
- Hé, mon ami faut me respecter hein. Si c'était pas à cause de ballon là, si on se croisait dans la rue, tu allais m'appeler tonton, s'énerve Valdes.
- Oh, vas là-bas ! Donc c'est parce que tu es âgé que tu laisses les gens nous marquer beaucoup beaucoup là...
- Et toi? C'est quand ta pinhoun là te fait tourner les reins que tu oublies comment on défend, non ?
- Respecte ma femme hein, tu as compris ? s'énerve l'époux de la diva colombienne en se levant. Si tu es jaloux là, faut dire.
- Oh, assez! interrompt le coach adjoint. Vous n'avez pas honte? On dirait deux gamins... On vous dit que l'heure est grave et vous n'avez rien d'autre à faire que vous chamailler. Je n'aime pas ça, hein.
- Ce qui est sûr, toi là tu oublies que sur le terrain tu me donnes dos... prévient Valdes le ton plus bas en allant se rasseoir, l'air menaçant.
Le vestiaire est du coup envahi de murmures houleux.
- Silence! Je vous ai pas encore donné la parole... Vous êtes sur le terrain et vous oubliez les gestes même les plus basiques. Et puis toi Adriano là, c 'est comme ça qu'on t'a appris à plonger?
Tête basse, le jeune homme ne dit mot.
- On t'a jamais dit que quand on tombe, on le fait en pro ? Et puis je t'ai remarqué hein, on dirait que quand on te parle ça rentre ça sort. On t'a jamais dit qu'on crie en tombant pour que l'arbitre de touche entende ? Tu sais pas que c'est comme ça qu'on obtient nos penaltys depuis le temps des Ronaldinho ?
- En tout cas coach, moi j'ai crié dèh. Peut être que c'est l'arbitre qui n'entend pas bien... justifie le simulateur du jour.
- Tu veux qu'il entende comment si tu cries comme femme ? intervient le vétéran Puyol.
- Hééé, toi faut enlever pour toi dedans dèh ! D'ailleurs même pourquoi tu n'as pas joué aujourd'hui ? C'est pas parce que petit Di Maria là a cassé tes reins la dernière fois devant tout le monde ?
- Hé Dieu ! Les enfants là sont devenus impolis hein ! jure l'homme à la perruque naturelle. C'est pas grave. A la fin de la saison là, tu vas plus me voir.
- Je m'en fous.
- Oh, c'est bon. Mais, vous êtes quelque chose hein... Vous perdez un match et puis au lieu de vous remettre en cause, c'est palabre vous savez faire. Vraiment, vous me décevez.
- Bon coach, si tu n'as rien d'autre à dire, moi je me casse, dit Messi qui jusque là semblait ailleurs. J'en ai, ma claque et puis tu dis rien de bon depuis là, ajoute-t-il en se levant, prenant déjà la direction de la porte.
- Wè; faut partir même. Tu te prends pour qui ? s'insurge Iniesta. Tu te crois plus important que qui ici et puis c'est toi qui sors avant le coach ?
- Oui, tu crois que tu n'es pas autant responsable que nous de la défaite ? complète Xavi. Tout le monde sait ici que tu n'es plus efficace depuis que tu as eu enfant.
- Bon, mes amis, allez faire vos palabres de ballon d'or là ailleurs, interrompt le coach. Nous tous on sait que c'est à cause de ça vous deux là vous mettez vos bouches sur le petit. Moi même à qui il a manqué de respect là, j'ai même pas encore parlé... Et puis à propos, ajoute-t-il à l'endroit de Messi qui avait déjà la main sur la poignée de la porte, si tu continues de jouer comme ça, sois sûr que c'est ton dernier ballon d'or tu as eu cette année là.
- Je m'en fous, répond-il vertement avant de claquer la porte, songeant déjà avec colère à l'image d'un Cristiano en train de recevoir le fameux trophée.
A sa suite, les autres sortent, boudant le coach intérimaire.

Pendant ce temps, dans les rues madrilènes, c'est une effervescence digne d'un sacre mondial. L'ennemi juré vient de mordre la poussière. Et il risque de rester longtemps étalé...