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a politique ! Un terrain
dangereux…
C’est, il faut oser le dire, ce à
quoi renvoie aujourd’hui ce vocable pourtant positivement connoté jadis. Que n’était-il
en effet noble, vertueux de faire la politique dans les civilisations antiques,
notamment celle grecque ! A l’époque, la politique désignait l’art de conduire
les hommes dans la société et s’appuyait sur la morale et l’équité dans la
gestion des affaires publiques. La finalité de l’activité politique n’était
donc que le bon ordre social, la réalisation de la cité idéale – la kallipolis comme l’aurait dit Platon.
Mais, de la fin de la période médiévale jusqu’aux temps modernes, la politique
subira une réorientation, plus précisément un travestissement, un dévoiement
définitionnel. De sorte à échapper au monopole des philosophes, des savants,
des sages… pour tomber entre les mains de tous, y compris de qui peut s’en
servir aux fins les plus obscures. Machiavel entendra ainsi de politique toute
stratégie, toute manœuvre – si tordue fût-elle – mise en œuvre pour la conquête
du pouvoir. La politique dans cette acception est spoliée de sa dimension
morale et devient synonyme de ruse, d’artifice, d’intrigue…. Bref, une activité
aléatoire, un fourre-tout où sont susceptibles de coïncider tant des
aspirations vertueuses que des plans diaboliques – ces derniers étant d’ailleurs
de loin les plus dominants. Aujourd’hui, tous les coups sont possibles en
politique. Surtout en Afrique, continent qui peut se targuer d’avoir donné
naissance aux plus grands héritiers de la pensée de Machiavel. Dont certains
même, s’ils lui avaient seulement été contemporains, en auraient indubitablement
bouché un coin au légendaire homme d’Etat romain…
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