lundi 14 décembre 2015

Mon regard sur "Le Crime du Professeur Djounga"


J'ai récemment lu la dernière parution de l'auteur Sévérin Bouatini, mon trois fois condisciple (comme on aime s'appeler mutuellement : condisciple juriste, condisciple énarque, condisciple écrivain). Connaissant les qualités de l'homme, je n'ai pas été surpris de découvrir une oeuvre de fort belle facture. L'oeuvre campe le phénomène des grossesses en milieu scolaire avec une telle maestria que l'on se sent tout de suite concerné par le récit. Alliant parfois arabesques stylistiques et proverbes venus du fin fond de notre terroir, l'histoire se laisse aisément lire. Sur le fond, le lecteur découvre tout de suite le personnage rustre, détestable voire dégoûtant de Djounga. Non, nul ne peut raisonnablement manifester de l'empathie pour ce personnage pathétique. Ce prédateur sexuel, on le verrait plutôt bien sur une potence... Mais au-delà de la rage qu'on pourrait avoir à l'encontre du professeur Djounga qui s'est payé le luxe d'abréger l'existence pourtant prometteuse de la merveilleuse Marie-Merveille, c'est tout le système éducatif qui interpelle. Oui, ce système a failli. Oui, il s'est affaissé. Il appartiendra donc à chacun de situer les responsabilités. Cette histoire n'est pas qu'une histoire. Mais plutôt notre vécu, ce qui se passe tous les jours autour de nous. 

Je n'ai jamais publié de critique sur une oeuvre littéraire, mais mon trois fois condisciple le mérite bien. Sévérin Bouatini est certes perfectible - comme nous le sommes tous d'ailleurs -, mais déjà un nom à retenir. Oui, il fait partie de cette nouvelle génération d'écrivains qui ont les dents longues. Vous vous en rendrez vraiment compte en vous procurant ce roman au goût dramatiquement exquis.

samedi 28 novembre 2015

Au cœur des Vicissitudes...


Avant de vous laisser entrer dans l’univers de ces cinq nouvelles, je me dois de répondre à cette question que vous ne manquerez certainement pas de vous poser en fin – et peut-être même en cours – de lecture : pourquoi donc l’auteur a-t-il choisi d’aborder des thèmes aussi peu réjouissants en ces moments où la rudesse du quotidien amène tout un chacun, dans un souci légitime d’évasion, à s’intéresser à des sujets plutôt gais ?
En réalité, c’est à un électrochoc que j’ai décidé de soumettre le lecteur. En lui montrant, sinon en lui rappelant, que la vie est un perpétuel antagonisme entre le bien et le mal. C’est la raison pour laquelle les choix que chacun est amené à faire à tout instant de son existence doivent être mûrement réfléchis. Qu’on y voie donc un appel à l’éveil des consciences ou qu’elles ne soient perçues que comme une litanie moralisatrice, j’ai voulu, pour ma part, écrire ces lignes pour que le lecteur réfléchisse un instant à la trajectoire de sa vie, afin de procéder à temps aux réglages qui s’imposent.
C’est ainsi que le premier texte raconte l’histoire de ce jeune homme persuadé que la meilleure vie se trouve par-delà les mers, dans l’eldorado occidental. Certes, l’on peut noter autour de nous des exemples de réussite socioprofessionnelle à l’étranger. Mais il m’a semblé nécessaire de mettre en garde contre les risques d’une aventure, sans préparation aucune, vers ces terres incertaines que nos regards passionnés perçoivent bien trop souvent à tort comme le paradis sur terre.
Dans le second texte, il m’est apparu impérieux de tirer la sonnette d’alarme sur le phénomène du trafic des enfants en racontant l’histoire de ces trois adolescentes livrées à la cruauté de la grande capitale. Ici, des mots ont été choisis exprès pour choquer, pour scandaliser même ; le but étant de faire prendre conscience à tous des risques et galères auxquels sont nuit et jour exposés ces gamins qui animent nos rues.
Le troisième texte – qui, vous l’aurez remarqué, occupe une position centrale dans la table des nouvelles – campe un thème plus d’actualité que jamais : l’homosexualité. Chacun a son avis sur la question, bien entendu. Mais c’est pour défendre une position que j’assume pleinement que j’ai choisi, ici, d’en relever l’immoralité, l’incongruité, l’inadmissibilité… 
Le texte suivant développe, lui, un thème qui ne date certes pas d’aujourd’hui. Mais j’ai voulu porter un regard personnel sur le phénomène dévastateur de la dépravation des moeurs, en particulier le libertinage sexuel. Et j’ose croire que la mésaventure vécue par l’héroïne sera de taille à dissuader toutes ces jeunes filles, pour la plupart intelligentes, mais qui ont choisi de faire plus confiance à leur matière grasse qu’à celle grise pour s’ouvrir les portes – pas toujours aussi blindées qu’elles le laissent croire, d’ailleurs – de la réussite scolaire et/ou professionnelle.
Enfin, vivant dans un contexte politiquement fort prononcé à l’échelle continentale, je n’aurais pu m’empêcher de m’essayer à un écrit sur la politique. Certes, je ne suis pas dupe du règne sans doute encore long de la pensée machiavélique dans ce domaine. Mais je demeure persuadé qu’en renforçant l’autorité de nos institutions et en nous employant à respecter ne serait-ce que les bases du civisme, l’Afrique toute entière verra émerger des méthodes plus saines pour la conquête, l’exercice et la dévolution du pouvoir d’Etat.
Il est vrai qu’il n’était pas matériellement possible, ici, de traiter de tous les thèmes qui touchent à la vie en société. Mais j’espère en avoir choisi parmi les plus dignes d’intérêt à l’heure actuelle.
A présent que le décor vous est planté, vous pouvez plonger dans la lecture de ces histoires, j’espère plus instructives qu’ennuyeuses. Régalez-vous, ça risque de refroidir… !

mercredi 18 novembre 2015

Qu'est-ce qu'une femme normale ?


Autant vous le dire tout de suite, il n’existe pas de femme normale. Et vous ne gagnez rien à être choqués, car si la femme était normale nous serions tous encore dans le jardin d’Eden à l'heure qu'il est. Bref, parlons du présent… Avec les femmes, la notion de normalité a disparu au profit de dérivées dévoyées. Les femmes sont aujourd’hui  soit anormalement normales, soit normalement anormales.


La femme anormalement normale est celle qui veut une chose et son contraire. Elle veut que vous subveniez aux charges de la famille alors qu’elle vous fait une scène lorsque vous sortez chercher les moyens de le faire. Elle veut que vous la couvriez d’or, mais ne vous laisse pas découvrir l’or. Elle veut que vous la dorlotiez, pourtant elle semble avoir parcouru toute la Bible sans avoir vu le passage : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». Elle vous reproche de saluer les jeunes filles du quartier, or vous devez donner l'exemple de la politesse aux plus jeunes. Elle est prête à vous prendre l'index pour déverrouiller votre smartphone pendant que vous dormez, puis à venir se plaindre du fait que le contenu de votre messagerie lui ait provoqué une migraine subite. Elle n'aime pas quand vous levez le ton sur elle, mais n’hésitera pas à vous aligner dix phrases là où une seule suffit. Elle prétend tenir à votre honneur, mais parlera de vos problèmes conjugaux à au moins une amie qu'elle fera jurer de n'en toucher mot à personne. En résumé, cette femme se plaint à tort et à travers. Si vous en avez une, ne vous lamentez pas trop, chers messieurs. Car Dieu vous a mis à l’abri d’un danger permanent : la femme normalement anormale…

La femme normalement anormale est la championne toutes catégories du vice. Oui, elle en a franchi tous les paliers… Vous la reconnaîtrez d’ailleurs à son sourire aussi ravageur que de la lave. Cette femme est vraiment dangereuse… Et elle l’est depuis sa naissance. Jeune, elle joue à la plus maligne en s’engageant dans des relations multiples pour maximiser ses gains. Elle vous attend au virage dès qu’elle apprend que votre virement est passé, mais n’hésitera pas à prendre le virage lorsque vous lui annoncerez que vous venez de vous faire virer de votre boulot. Elle se fera belle pour vous accompagner, mais n’hésitera pas à sourire à tous les inconnus avec un regard circulaire dans l’espoir de dégoter quelqu'un de mieux friqué que vous. Elle vous suivra volontiers à l'hôtel, mais guettera le moment où vous dormirez pour vous faire les poches. Devenue adulte, elle ne change pas pour autant son style. C’est là qu’elle est prête à vous épouser en priant muettement pour que vous la précédiez dans la tombe, héritage oblige. Elle ne changera jamais, c’est écrit. Enfin, je viens de l'écrire…

Mais, pour finir sur une note positive, je vais vous parler de la catégorie non annoncée des femmes « légèrement normales ». La femme issue de cette catégorie rare présente toutes les caractéristiques de la normalité. Elle aime vraiment son homme, elle le soutient dans les dépenses du ménage, elle évite de le surveiller inutilement, elle est souvent soumise, elle rend visite à ses beaux-parents. Il lui arrive même de prier pour son conjoint... Mais, cher monsieur, ne te réjouis pas trop vite. Car en toute femme légèrement normale sommeille une femme anormalement normale ou pire, une femme normalement anormale. Seulement, à l'image d'un volcan, elle n'est pas encore entrée en éruption. Et la lave, ça brûle...

mercredi 4 novembre 2015

Conférence de presse post-électorale (3ème partie)


- Voilà ! Nous sommes de retour sur ce plateau pour la troisième et dernière partie de notre "service après vente" des élections présidentielles qui viennent de se tenir en terre éburnéenne. Sur les dix candidats retenus au départ, trois, et non des moindres, ont finalement décidé de ne pas aller aux élections. La raison, qui leur est d'ailleurs commune, c'est que les conditions n'étaient pas réunies pour l'organisation du scrutin. Alors, qu'avez-vous à dire aux Ivoiriens aujourd'hui ? Doit-on toujours compter avec vous en politique ? Vous d'abord, monsieur Banny.


- Avant de répondre à votre question, je tiens à présenter mes excuses à mes électeurs et même à l'ensemble des Ivoiriens pour ce rendez-vous manqué. Mais si j'ai fait le choix de me retirer, c'est justement parce que j'aime mon pays et que je ne voulais pas le voir s'embraser à nouveau. Je ne vais pas le ressasser ici, mais tout le monde sait qu'aucune condition élémentaire de transparence n'était réunie pour aller à ces élections.
- Justement, on a quand même du mal à comprendre que vous ayez battu campagne dans ces conditions pour vous retirer à la veille du scrutin. Cela fait limite amateurisme, alors qu'on vous sait l'une des grosses têtes de la scène politique nationale.
- Auriez-vous un problème avec mon "kounglo" ? s'offusque l'ex-premier ministre.
- Non mais, monsieur Banny, faut le prendre au sens figuré évidemment, se justifie le journaliste, se rendant compte sur l'instant de l'heureuse coïncidence en l'espèce entre le propre et le figuré.
- O. K., c'est parce que j'ai espéré jusqu'à la dernière minute que les choses changent.
- Pardon de vous le dire aussi franchement, mais cela dénote d'une naïveté de votre part. Vous savez bien que dans ces circonstances là, les choses ne changent pas aussi facilement. De plus, vous ne pouvez pas être concomitamment candidat pour changer l'avenir de ce pays et déserteur quand le moment arrive justement de passer au vote.
- C'est parce que vous n'avez pas conscience que l’amour du pays et le respect des règles démocratiques forment un tandem d'indécision en moi.
- Tout compte fait, on vous aura bien compris. Mais aujourd'hui, quel est l'avenir politique pour Banny en Côte d'Ivoire ?
- Je suis là et je reste. Banny n'est ni banni ni béni. Je fais juste mon chemin...
- Merci, monsieur Banny, et rendez-vous pourquoi pas en 2020 ? A vous maintenant, monsieur Essy. On vous sait l'une des figures emblématiques du règne d'Houphouët. Mais est-ce parce que vous ne vous êtes pas retrouvé dans la peau du candidat unique comme le père de la nation que vous avez désisté ?


- Posez-moi les bonnes questions, s'il vous plaît, cher ami. Pourquoi me parler de candidature unique à moi quand on sait précisément le nom de celui qui en a rêvé pour ces élections ? Je ne suis pas Ouattara, O. K.? Et c'est justement pour cela que j'ai préféré me retirer.
- Oui, on aura remarqué que vous avez été le premier à vous retirer de la course à la présidentielle cette année. Mais justement, moi ça me fait craindre un peu pour vous, le fait qu'à peine dans la peau d'un vrai homme politique vous vous en départissiez. D'aucuns disent que l'Elysée vous a fait des promesses de soutien pour vous pousser à affronter le président. Qu'y répondez-vous ?
- Nous sommes décidément dans un pays de scénaristes. Allez donc demander à Hollande s'il a mon numéro dans son répertoire téléphonique. D'ailleurs, si c'était le cas, pourquoi me serais-je retiré alors que j'avais le soutien d'une grande puissance ?
- Qui sont vos parrains alors ? Excusez-moi, mais vous débarquez comme ça sur la scène politique, sans parti, sans représentation à l'échelon national. Vous comptez forcément sur quelqu'un...
- Oui, vous avez raison. Je comptais sur l'intelligence des Ivoiriens. Mais ce n'est pas ce qu'ils m'ont montré, hélas !
- Si vous commencez à insulter le peuple ivoirien, je crois qu'on ne va pas y arriver là...
- Et vous, ça vous va quand c'est l'homme politique qui est insulté ?
- O. K., monsieur Essy, dernière question. Vous avez également rendu les 100 millions offerts pour la campagne électorale. Des regrets ?
- Ecoutez, moi j'ai connu la vie avec Houphouët. Ne me parlez donc pas d'une affaire de miettes.
- C'est justement ce que je voulais vérifier. Merci d'être venu et place à notre dernier candidat.


- Oui, c'est pas grave. Je suis dernier à une élection sans tête ni queue. Il est clair que dans un contexte différent, j'aurais été au moins parmi les trois premiers.
- Monsieur Koulibaly, vous auriez pu me laisser vous saluer d'abord avec tout le respect qui vous est dû...
- Non, finissons-en. D'ailleurs, je sais que vous allez me demander pourquoi j'ai pris les 100 millions. Eh bien, laissez-moi vous dire que ça ce n'est rien. Ouattara me doit encore un bon paquet d'argent.
- O. K. C'est vous qui faites l'interview alors... Dans tous les cas, je me souviens que vous avez été ministre de l'Economie dans ce pays. Vous êtes donc bien placé pour faire vos comptes avec le président. Seulement, je ne crois pas que les Ivoiriens soient intéressés ce soir par vos affaires personnelles.
- Tout est une affaire de personnes en politique. Vous ne le savez pas ?
- Non, je croyais plutôt que c'était une affaire de programme et de projet de société.
- Eh bien, détrompez-vous, cher ami. Nous sommes dans le temple des coups bas et de la mesquinerie. En politique, surtout chez nous, on autorise même les coups en dessous de la ceinture. Il n'y a pas de règle, si vous voulez savoir.
- O. K. On vous sait très en colère contre les dirigeants actuels, et même contre vos anciens compagnons du FPI. Mais est-ce cela que vous voulez qu'on retienne de vous finalement ?
- Je ne veux rien de spécial en termes d'image. Les gens récusent mon franc-parler, c'est tout. Or je ne peux pas me taire pour leur faire plaisir. Et si vous voulez mon avis à propos de cette mascarade électorale, je vous dirais que tout est à reprendre. 
- D'accord. Tout sera repris en 2020, ne vous inquiétez pas.
- Eh bien, vous me ferez signe quand ce sera fait, dit le leader de LIDER en se levant.
- Voilà, chers téléspectateurs, quoi de mieux comme conclusion à cette émission ? Levons-nous tous alors. Et n'oubliez surtout pas de prier pour notre chère Côte d'Ivoire. Elle en a sérieusement besoin...

vendredi 30 octobre 2015

Conférence de presse post-électorale (2ème partie)


- Voilà, retour sur ce plateau pour poursuivre nos échanges avec les candidats aux récentes élections présidentielles. Si vous venez de nous prendre en marche, sachez que vous suivez en direct la conférence de presse post-électorale, la première émission qui donne la parole à tous les candidats réunis au même endroit pour livrer leurs impressions et leurs émotions suite aux résultats du scrutin. Tout à l'heure, avant l'interlude musical, nous venions d'échanger avec le trio de tête. Nous allons donc nous tourner à présent vers ceux qu'on pourrait qualifier de "petits candidats" puisqu'aucun n'aura réussi à obtenir même 1% des suffrages exprimés. Alors, madame Lagou, votre message féministe n'a apparemment pas trouvé beaucoup d'oreilles attentives.


- Voulez-vous dire que les femmes de ce pays sont mal entendantes ?
- Ce sont plutôt les urnes qui semblent le dire...
- Eh bien, le seul enseignement que je tire de ces élections, c'est que nous sommes dans un pays de machos. Oui, les hommes sont encore dans la vision phallocratique de la société : les femmes dans la cuisine, les hommes au boulot. Et c'est dommage. Moi, j'avais pourtant de grands projet pour ce pays...
- Vous pourriez remettre ça en 2020, qui sait ? 
- Si d'ici là, les hommes de ce pays changent leur vision de la gestion des affaires politiques en considérant le rôle de la femme.
- A vous entendre, on dirait qu'aucun homme n'a voté pour vous. De même qu'aucune femme n'a voté pour les candidats de sexe masculin. Est-ce que tout se résume à la question du genre finalement ? Parce qu'on a déjà l'impression que concept devient has been...
- Tout est une affaire d'hommes et de femmes dans la gestion de la vie en communauté. Pourquoi voulez-vous donc que l'on s'en démarque ? Vous avez l'intention d'introduire un troisième genre dans la société peut-être. Ou alors vous êtes l'ami des homosexuels...?
- Euh... Je crois que les Ivoiriens ont compris la substance de votre propos. Nous allons donc vous remercier pour le déplacement et passer au candidat suivant. Monsieur Konan Kouadio Siméon dit KKS, vous allez bien ?

- Oui, monsieur le journaliste. Je me porte comme un charme ? répond le candidat malheureux avec sa légendaire sérénité.
- J'ai envie de vous dire que la prophétie ne s'est à nouveau pas accomplie...
- Le temps est l'autre nom de Dieu.
- Sûrement. En plus, c'est vrai que vous êtes relativement jeune. On pourrait donc vous retrouver dans la course en 2035 par exemple.
- Ou même en 2100, je vous le concède. Dans tous les cas, ce que Dieu a révélé finit toujours par s'accomplir. Et je sais que je dirigerai un jour ce pays.
- Vous savez quoi ? Moi, je vous crois. Et je crois même que vous serez le meilleur président de ce pays, tout simplement parce que vous aurez eu tout le temps d'observer la gestion des autres et d'en tirer les leçons.
- La patience est un chemin d'or.
- Oui, oui. Justement quand le chemin est trop long, on dort.
- Épargnez votre humour de mauvais goût aux Ivoiriens. On nous suit en direct là.
- O. K. Pour être plus sérieux, comment allez-vous pouvoir tenir jusqu'en 2020 alors que vous avez refusé les 100 millions gratuits pour la campagne ?
- Dieu pourvoit toujours aux besoins de ceux qui croient en Lui. Je n'ai donc aucune inquiétude à ce sujet, cher ami.
- O. K. Je vois. En tout cas, Jesus revient bientôt. Espérons que vous prendrez le pouvoir avant Son retour.
- Oui, oui. Il m'a dit que c'est moi qu'Il attend, réplique froidement l'homme politique, la mine toujours d'une impassibilité déconcertante.
- Ah, je vois, dit le journaliste, réalisant qu'il y a plus fin ironique que lui. O. K. Nous nous adressons à monsieur Gnangbo Kacou à présent. Vos impressions, Honorable monsieur le député ?


- Je tiens d'abord à remercier toutes les personnes qui m'ont accordé leurs voix. Elles ont, par cette occasion, donné un sens à mon combat.
- Zut, on aurait vite su qu'on les aurait toutes convoquées ici pour que vous les remerciiez individuellement. Cela n'aurait pas pris beaucoup de temps en plus...
- J'ai l'impression que vous me cherchez là, cher ami. Je vais vous niquer, vous savez, menace le candidat. Je ne vais pas accepter que vous me tourniez en bourrique devant la population, parce que j'ai remarqué que vous êtes devenu très ironique depuis qu'on a commencé la seconde partie de cette émission. 
- Toutes mes excuses, mais c'est un peu cela aussi le sens de cette émission : montrer qu'on peut finalement rire de tout, même de la défaite ; et inculquer aux Ivoiriens une approche moins dramatique de la chose politique.
- Soit, mais faites attention au choix de vos mots.
- D'accord, d'accord. Alors, qu'en est-il de vos projets de fédéralisme ? Vous ne craignez pas que de telles idées accentuent les replis tribaux pour un Etat comme la Côte d'Ivoire ?
- Non, pas du tout. Le fédéralisme permet plus de développement local. Prenez l'exemple de l'Union Européenne.
- Oui, c'est vrai que c'en est un exemple fort éloquent, commente le journaliste avec un fin sourire. Eh bien, merci monsieur le député pour votre participation et rendez-vous bientôt à l'hémicycle pour d'autres belles idées.
- C'est moi qui vous remercie.
- Nous interrogeons à présent la seconde dame en lice dernièrement pour briguer la magistrature suprême. Eh bien, chère madame, on va dire que cela n'a pas été une sinécure ?


Immobilité corporelle, fixité faciale, mutisme tonitruant...
- Madame Kouangoua, vous êtes avec nous ?
- Oui, oui, bien sûr. C'est juste que je n'ai pas très bien compris votre dernier mot là. C'est... C'est un peu complexe quoi.
- Je disais juste que le scrutin n'a pas été facile pour vous.
- Ah oui, rien n'est facile dans la vie. Surtout en politique, monsieur.
- Je ne vous le fais pas dire. Justement, si l'on se réfère à votre slogan "Gouverner autrement avec Claire pour y voir plus clair", l'on serait tenté de dire que vous n'y avez vu que du feu finalement.
- Non, on n'a jamais parlé de feu dans notre programme de gouvernement. C'est vrai que nos parents en campagne vivent les ravages des feux de brousse, mais la solution ne viendra pas du palais présidentiel.
- Oui, on a pu le noter. D'ailleurs, pour parler des solutions que vous comptiez proposer une fois au palais, force est de dire qu'il n'y en a pas une tonne finalement.
- Et la tonne de cacao, vous en faites quoi ? Nous étions prêts, une fois au pouvoir, à revaloriser le tonnage de nos productions en matière de cacao et même de café, d'anacarde et tout ça. On voit que vous n'avez pas bien lu notre programme.
- Oui, vous avez sûrement raison. J'ai un problème de lecture s'agissant de votre programme de gouvernement. Mais bon, puisque vous semblez avoir mis un accent particulier sur tout ce qui est agriculture, moi j'ai envie de vous dire ce qu'on dit couramment à tous ceux qui rencontrent des problèmes d'insertion en ville : retournez à la terre.
- Oui, oui, je passerai le bonjour à votre grand-mère.
- La régie, une autre plage, s'il vous plaît, avant de passer à nos trois déserteurs...



jeudi 29 octobre 2015

Conférence de presse post-électorale (1ère partie)


Les élections présidentielles tant attendues se sont déroulées dans le calme ce dimanche 25 octobre. Les résultats tant attendus sont tombés au cours de la nuit du mardi 27 au mercredi 28. Et le scénario tant attendu - le fameux "un coup K. O." - s'est réalisé en faveur du candidat sortant. Tout le monde s'accorde à dire que le pays vient de prendre un nouvel élan dans sa dynamique de reconstruction et de développement infrastructurel en vue de l'émergence annoncée pour 2020.
La salle est bondée de journalistes issus de toutes les presses nationales et internationales venues couvrir l’événement.
- Mesdames et messieurs, merci de nous suivre en direct du Golf Hôtel pour cette émission inédite, annonce le présentateur. Dans quelques instants, la parole sera donnée à chacun des candidats aux récentes élections présidentielles. L'enjeu de ce "jeu", si vous me permettez l'expression, c'est de recueillir ici les impressions des différents candidats suite aux résultats qui viennent d'être annoncés par la CEI. Ce "service après vente des élections", réalisé pour la première fois dans l'histoire journalistique de notre pays, a pour objet de montrer à la face du monde que juste après s'être empoignés durant la campagne électorale, il est possible de se donner l'accolade de la paix aujourd'hui. Le mode opératoire de notre séance consistera à recueillir les réactions des candidats selon l'ordre de mérite. Sans plus tarder, nous nous tournons donc vers le nouveau président de la République de Côte d'Ivoire qui, vous l'aurez remarqué, n'est pas si nouveau que cela en fait. Alors, monsieur Ouattara, vos réactions après cette très nette victoire.


- Merci, monsieur le journaliste. Eh bien, je puis vous traduire toute ma satisfaction après la proclamation des résultats. Il est vrai que nous avions prédit notre victoire dès le premier tour, mais il faut reconnaître que nous ne l'avions pas imaginée aussi écrasante. C'est à croire que nos adversaires ont battu campagne pour nous, lâche le président réélu avec son habituel fin sourire. (Éclats de rire dans le public, surtout au premier rang, chacun des proches du président voulant rire plus fort que les autres pour se faire remarquer en vue de la très prochaine distribution des rôles...)
- Justement, monsieur le président, vos militants expliquent votre score fleuve par l'adhésion de l'ensemble des ivoiriens à votre vision de la nouvelle Côte d'Ivoire. Pensez-vous que le tableau soit aussi simpliste ?
- Mais vous le dites si bien, monsieur le journaliste, les ivoiriens savent aujourd'hui que la Côte d'Ivoire émergente vient vers eux à grands pas. Et qu'il ne peuvent l'embrasser que s'ils marchent dans mes pas. Ce qui s'est passé ce dimanche dans les urnes n'en est donc que la pure traduction. Avec moi, c'est la naissance d'un ivoirien nouveau dans une Cote d'Ivoire nouvelle.
- Parlant de nouveauté, qu'entreprendrez-vous en termes de gouvernance sociopolitique ? Je dois rappeler que si tout le monde s'accorde sur vos performances économiques, les questions de justice et de réconciliation demeurent entières... Ah, excusez-moi, on me dit dans le casque que le temps de parole de notre premier intervenant est épuisé.
- Dommage, cher ami, vous auriez sans doute dû commencer par ce sujet, remarque le président avec un sourire qui semble pourtant traduire tout son soulagement de n'avoir pas eu à répondre à cette dernière question.
- O. K. Place maintenant à monsieur Affi. J'ai tout de suite envie de vous demander en langage ivoirien : "qu'est-ce qui n'a pas marché ?"


- Laissez-moi vous dire que tout a bien marché, mon ami. La preuve, nous sommes arrivés en deuxième position.
- Oui, mais avec un score tellement insignifiant que vous n'avez pas pu contraindre le président sortant à un second tour.
- Quel second tour ? Nous même on n'a jamais prévu de second tour...
- Ah bon ? Comment ca ?
- Mais qu'est-ce que vous croyez ? Alassane n'a pas le monopole du "un coup K. O." Nous aussi c'était dans nos plans.
- Quoi ? s'étonne le journaliste avec un fin sourire. Il semble que vous étiez loin du compte finalement...
- Qui vous a dit ça ? Sur 6 millions d'inscrits sur la liste électorale, seulement 3 millions ont voté. A votre avis, de quel bord était l'autre moitié d'abstentionnistes ?
- Euh... Je sais pas, moi.
- Ce sont des gens de notre camp, bien évidemment. Mais nous leur avons donné la consigne de rester à la maison pour éviter de nous faire gagner dès le premier tour. En fait, à la dernière minute, on a eu pitié d'Alassane. Il parle tellement de son affaire d'émergence qu'on n'a pas voulu lui gâcher son plaisir. Mais dès qu'il finit ses ponts là en 2020, vous entendrez à nouveau parler de nous. En plus, ça nous donne l'occasion de préparer le retour de notre président.
- Justement, certains observateurs expliquent votre déroute par un problème de choix de personne. Ils affirment que vous n'êtes pas un "animal politique" de la trempe de l'ex-chef d'Etat. Les gens ont donc préféré l'attendre plutôt que de vous donner l'occasion de vous approcher du fauteuil.
- Allez donc dire à ces gens qu'ils ont raté leur formation. Qu'ils aillent apprendre à nouveau à observer la scène politique. Moi, je suis écouté à tous les échelons de notre machine politique. C'est juste un calcul politique qu'on a fait.
- Je n'en doute pas, figurez-vous. Et j'en profite pour vous remercier de votre participation à ce temps d'antenne.
- Je me tourne à présent vers monsieur Kouadio Konan Bertin, dit KKB. Alors, monsieur KKB, sans aucun parti pris, je dois avouer que vous m'avez vraiment bluffé. Réalisez-vous que vous, un candidat indépendant, êtes aujourd'hui la troisième force politique en Côte d'Ivoire ?


- C'est vous seul que cela étonne, répond l'ex-disciple de Bédié après s'être raclé la gorge. Sinon, nous, nous savons quel travail de mobilisation nous avons abattu sur le terrain.
- Mais que répondez-vous à ceux qui estiment que vous n'avez fait que vous retrouver dans une situation favorable ?
- C'est-à-dire ?
- Je vous explique : ils prétendent que vous n'avez été soutenus que par ceux qui en veulent à Bédié pour ne pas avoir voulu présenter un candidat au nom du PDCI RDA. En plus, vous auriez récolté des voix de gens qui étaient censés soutenir Banny avant la défection de celui-ci.
- Cela n'engage que vous, monsieur. Moi, j'ai émis des idées qui ont séduit. Bédié et Banny font ce qu'ils veulent, c'est leur problème.
- Parlant des idées, laquelle pensez-vous avoir particulièrement séduit les électeurs ?
- L'attiéké, évidemment. Vous n'en mangez pas, vous ?
- Euh... Il me semble bien qu'il ne s'agit pas ici de mes préférences culinaires...
- Ah si, justement. Moi j'ai su toucher le véritable problème des ivoiriens : le ventre. Tout ce qu'on fait actuellement comme constructions dans le pays est bien beau, mais on n'a jamais servi de gravier et de ciment au petit déjeuner. Par contre, le bon garba au thon chaud est toujours au rendez-vous.
- Attendez soyons sérieux une seconde, monsieur KKB.
- C'est vous qui jouez actuellement. Allez demander à l'ivoirien lambda le poids économique de l'attiéké et vous entendrez sa réponse. Même les ivoiriens de la diaspora rêvent toutes les nuits d'attiéké à l'huile rouge.
- Attendez, vous ne comptez tout de même pas bâtir votre stratégie économique pour les futures échéances électorales sur une histoire d'attiéké là !
- O. K., écoutez-moi bien. Si un jour, je vous surprends au garbadrome, je vous filme avec mon portable et je balance tout sur Facebook. Je prends les ivoiriens à témoin...
- La régie, s'il vous plaît, une plage musicale avant de passer aux candidats de moins de 1%...

dimanche 4 octobre 2015

Qu'est-ce qu'un homme normal ?


Eh bien, un homme normal aujourd'hui, c'est celui qui a au moins une maîtresse et une copine, qui découche donc souvent, qui a signé un pacte de non agression avec l'alcool, qui aime traîner avec ses amis sous prétexte que l'air est plus pur dehors, qui ment aussi facilement que pour dire "bonjour", qui fait des promesses au milieu du mois alors qu'il attend désespérément la fin du mois... Mesdames, si vous avez un homme de ce genre, arrêtez de vous plaindre et remerciez le ciel. Oui, bénissez le Seigneur, car il vous a simplifié la vie en vous évitant les mauvais et les pires.
 Ces derniers, ce sont ceux qui vous font vivre des cauchemars. Ce sont ceux qui seraient prêts à coucher avec votre mère pour de l'argent, vous battent pour passer le temps, se droguent quotidiennement, sont impliqués dans des trafics et autres affaires louches...
Puis il existe une autre catégorie d'hommes. Ceux-là sont vraiment bizarres. Oui, on ne sait pas d'où ils viennent parce qu'ils ne font absolument rien de tout ce que je viens de citer. Mesdames, si vous en rencontrez un, ce n'est pas la peine de jubiler en vous disant que vous venez de rencontrer le meilleur des hommes sur terre. Indiquez-lui plutôt la direction du ciel, car il ne s'agit que d'un ange égaré sur la terre...

vendredi 2 octobre 2015

Finalement, le coupable c'est la vie...


La vie et la mort ont toujours été présentées comme deux facettes d’une même réalité : l’une heureuse, l’autre malheureuse ; l’une rayonnante, l’autre obscure…
On naît au milieu des sourires, des applaudissements, des cris de joie… Puis on part en faisant couler des larmes de tristesse et d’abattement. On franchit le pas macabre en déchirant les cœurs, en faisant réaliser des roulés-boulés de douleur à nos proches. Face à cette réalité mitigée, on célèbre logiquement la vie, on la magnifie. On se lie, on s’allie à la vie. Inversement, on en veut à la mort, on lui fait un procès, on la condamne…
La mort, on la déteste légitimement. On la hait. On la vomit… D’autant plus qu’on sait qu’elle nous attend et que l’on ne peut échapper à son souffle implacable. Cette faucheuse vient frapper autour de nous, coupant l'herbe sous le pied même des plus jeunes, brisant mille et un projets de vie en mille morceaux. La mort, on la maudit, on lui crache les imprécations les plus profondément enfouies dans le ventre de la terre. En fait, on réalise qu'elle n’est qu’un sursis ; la mort nous donne juste l’illusion d’être vivants…
Mais aujourd’hui, je n’ai pas envie de blâmer la mort. Je la sais déjà si cruelle... Je veux plutôt parler franchement à la vie. Oui, lui parler entre quatre yeux. Pourquoi donc nous tend-elle ce piège ? Car finalement, on se rend compte que la mort n’a rien demandé. Elle était tranquille dans son coin. C’est la vie qui nous livre à la mort. Si on ne vit pas, on ne meurt pas. Et quand tu es né, tu es mort... C'est donc la vie qui nous vend du faux. C'est elle qui commence ce qu’elle ne peut terminer. Elle nous sert à volonté un enchantement auquel elle met lâchement fin en se tirant sans crier gare. La vie est en réalité coupable, oui coupable de meurtre. Ou plutôt coupable d'assassinat puisqu'elle a tout planifié dès le début. Oui, le jour même de notre naissance - mieux, dès l'instant même de notre conception - la vie a déjà prévu la date et les circonstances de notre livraison à la mort. Ah, la vie, quelle chienne ! Elle se joue de nous, elle abuse de nous, elle se fout de nous. Complice de la mort, va ....!
Puisque nous sommes des morts en puissance, vaut mieux se tenir à carreau. Oui, faut arrêter de se prendre pour le centre de la terre en s'arc-boutant sur nos piètres miettes de gloire. Qu'es-tu dans l'univers ? En réalité, ton corps dans l'univers est comme une goutte d'eau dans la mer. Elle pourrait bien s'en passer...
Cet article, je sais que je ne l'achèverai jamais. C'est pourquoi je veux à présent juste prier. Puisque la mort, quoiqu’on fasse, est un rendez-vous qu’on ne peut manquer, je demande au Seigneur de la retarder au maximum. Car même si la mort ne doit pas faire peur à de futurs morts, la mort précoce, elle, est terrifiante. Je prie donc Dieu de nous donner la grâce de réaliser nos projets et de faire oeuvre utile sur terre avant que le duo-duo vie-mort ne nous mette au centre de son jeu ténébreux. Prions, oui prions pour vivre vieux... Amen !

jeudi 24 septembre 2015

La Tabaski vue par les moutons

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Dialogue entre deux moutons à la veille de la Tabaski...
- Eh Allah ! Si seulement demain pouvait ne pas arriver...!
- Hum, faut rêver seulement. Depuis l'instant où on t'a attaché à ce poteau, tu devais t'attendre à être sacrifié le jour de leur fameuse fête là. Moi, je suis plutôt pressé que le jour se lève pour qu'on en finisse.
- J'admire vraiment ta bravoure. Mais moi, je ne suis pas encore prêt pour mourir. Pourquoi si jeune, snifff !?
- Tu crois que les hommes ont consulté ton extrait d'acte de naissance avant de te programmer ? Laisse-moi donc rire. Même s'ils avaient eu ton petit frère, ce serait pareil. A plus forte raison toi qui as déjà commencé à chercher femme.
- A ce propos, j'ai même pas eu le temps de dire au revoir à ma chérie coco. Si je savais j'allais faire mon dernier coup en même temps la dernière fois qu'on s'est vus.
- Toi tu es vraiment bête comme mouton quoi ! On te parle de machette qui attend ton cou, et toi c'est à position de saute-mouton tu penses. Vraiment...
- Faut pas m'insulter ici hein. Toi au moins, tu as eu le temps de préparer ta succession. Moi je vais mourir sans héritier.
- Ah, tu as vu non ? Vous les petits frères, quand on vous dit de préparer l'avenir là, vous passez votre temps à utiliser des contraceptifs. Tu as vu maintenant non ?
Le plus jeune sanglote encore un moment.
- Je viens d'avoir une idée. Mais est-ce que ça là même c'est possible ?
- Raconte !
- En fait, comme ils ne mangent que la viande halal, je me dis qu'il est préférable que je me suicide. Comme ça au moins, ils ne vont pas me braiser...
- Je pensais que tu avais quelque chose d'intéressant à dire, or tu es toujours dans tes bêtises là. Qu'on te fasse frire ou que tu te suicides, mort c'est pas mort ?
- Oui, mais c'est mieux de ne pas se faire bouffer. Je préfère être enterré.
- Ou plutôt jeté dans le premier égout. Et puis, avec quoi tu comptes te suicider alors même que tu es attaché ici ?
- Je pense à trouver un poison.
- Ah, tu en vois qui traîne par ici ?
- La peinture qui est sur ce mur par exemple.
- Je vois que tu n'as vraiment rien compris au cours de physique-chimie du maître Boigny. Qui t'a dit que la peinture est un poison ?
- Juste pour tenter voir.
- Ecoute, rends-toi plutôt utile. J'ai le dos qui me démange actuellement. Pardon, faut passer derrière moi tu vas gratter un peu.
Le jeune mouton s'exécute. Et tout à coup, il a un éclair.
- Grand frère, je crois que je viens de trouver l'idée qui va vraiment nous sauver !
- Pardon hein, je suis fatigué d'écouter tes âneries.
Le petit fait à peine attention à l'humiliante comparaison avec l'âne, plutôt lancé dans sa dynamique salvatrice.
- Ecoute-moi, je t'assure que tu vas pas regretter.
- Ouais, cause toujours. 
- Voilà, vu ma position actuelle, je me dis que les hommes seraient tellement choqués s'ils nous trouvaient en train de nous accoupler qu'ils nous relâcheraient sans hésiter.
Le plus âgé marque son admiration par un bêlement des plus saccadés.
- Pas mal, ton idée ! T'es pas si bête que ça finalement. Oui, déjà qu'ils condamnent l'homosexualité entre humains, c'est pas en nous voyant faire ça qu'ils auraient envie de nous manger... Mais entendons-nous bien, c'est juste parce qu'il s'agit d'une question de vie ou de mort hein, sinon moi aussi je suis homophobe.
- Et moi donc ! Tu penses que ton popotin bizarre là m'attire vraiment ? D'ailleurs, je te cède la place du mâle dans cette affaire. 
- Est-ce que tu as le choix ?
- C'est juste parce que je n'ai pas envie de sentir ta bourse pendouiller.
- O. K. On commence dès le lever du jour. Essaie de ne pas trop dormir.
- Sinon, tu sais comment me réveiller, non ?
Et, ragaillardis, ils attendent patiemment le chant du coq pour infliger à leurs tortionnaires le choc de leur vie...


dimanche 30 août 2015

Le (bon) père de famille


Il est le premier à sortir. Et le dernier à rentrer...
Très souvent incompris, mésestimé, le père de famille est pourtant celui qui fait évoluer la cellule familiale à divers niveaux. Il a effectivement un rôle primordial à jouer dans sa maison. Il pense la stratégie à mettre en place pour tirer constamment les siens vers l'avant. Que ce soit au niveau financier comme à celui de l'éducation (scolaire, sociale, religieuse...) des enfants, il se doit de répondre toujours présent. Il est celui que tout le monde regarde quand il s'agit de régler un problème. Il est donc le seul qui vit constamment sous pression. Pourtant, il ne reçoit pas toujours la juste récompense de ses efforts acharnés.
Du haut de son rôle de rempart, le père de famille ne doit descendre dans l'arène que quand cela s'impose. Il doit ainsi se garder d'intervenir dans des affaires futiles. Il ne doit prendre la parole que pour trancher ou décider utilement. Mais il ne doit pour autant se transformer en tyran s'il ne veut voir imploser son édifice familial. Le bon père de famille est en somme celui qui joue au mieux ce rôle d'équilibriste consistant à souffler alternativement le chaud et le froid. La famille ainsi emmitouflée dans ce cocon permanent de tiédeur ne s'en portera que mieux.
"Il sort trop !", aiment elles souvent à se plaindre. Mais qui choisiriez-vous, mesdames, entre un homme qui sort pour aller chercher la pitance quotidienne des siens et un autre qui reste allongé dans le divan pour attendre la manne céleste ? Soyons bien réalistes ! Bien sûr, l'argument suivant est : "Il ne sort pas que dans l'intérêt de la famille, mais plutôt souvent pour aller s'amuser avec ses amis et/ou des minettes". Oui, c'est souvent vrai. Mais sachez, chères mesdames, que le poids de la responsabilité qui pèse sur les épaules de votre homme est tellement lourd à porter qu'il est parfois important pour lui de s'en décharger pour souffler un peu et s’oxygéner les méninges. L'homme aura donc toujours ce réflexe d'évasion. Il vous appartient de lui apporter le soutien dont il a besoin plutôt que de lui offrir le spectacle inutilement bruyant d'une scène de ménage. Seule une attitude conciliante vous fera garder votre homme, car le réflexe du bras de fer n'a jamais servi à régler un problème.
Le père de famille a juste besoin d'être écouté, respecté. C'est cela seul qui disposera son cœur à rendre sa famille heureuse...

PS : Mon message ne concerne pas tous ces pères de famille qui ont démissionné de leur noble rôle et qui ne se résument plus qu'à des épaves humaines...!

vendredi 14 août 2015

Microbes, brouteurs... réincarnations bestiales


Le zoo s'invite en ville... Ç'eût été un bon titre pour un film-rires sur Canal+ Family si la situation n'avait été particulièrement dramatique.
Des lâches qui, sans relâche, arrachent des vies. Des apaches égarés dans la capitale qui gâchent tant de constructions existentielles. Des monstres qui se cachent et tâchent des destins promis à rayonner... Telle est l'actualité dans nos vies menacées.
Les hommes se sont transformés en bêtes ! Oui, les âmes humaines sont maintenant cousues du fil de la bestialité et du parasitisme. Sinon comment comprendre que des hommes vraiment dotés de leur humanité puissent se délecter d'un spectacle aussi macabre ? Comment admettre que l'on puisse dépiécer son prochain juste pour du matériel que l'on sait pourtant d'avance périssable ? Les hommes sont tombés sur la tête, et cette fois c'est au sens propre. Seul un cerveau embrouillé après une chute pourrait en effet émettre des pensées aussi diamétralement opposées à la vertu.
A l'image du bétail qui broute insatiablement l'herbe grasse, à l'image du microbe qui infecte sournoisement l'organisme, des hommes agressent d'autres hommes, répandent leur sang, gangrènent leur quotidien, les font vivre dans la psychose. Aujourd'hui, on sort de chez soi sans savoir si on rentrera, sans pouvoir assurer aux nôtres qu'on n'est pas en train de leur dire adieu. Parce que des humains ont décidé de se déshumaniser, nos vies sont devenues des parties de cache-cache.
L'éducation, c'est vraiment ce qui conduit au développement. C'est très clairement parce que ces gens présentent des symptômes sérieux d'inculture et d'ignardise qu'ils en sont arrivés à considérer leurs prochains comme des bêtes de sacrifice. Bien sûr, il faudra muscler la répression. Il faudra les traquer, les débusquer. Il faudra les mettre hors d'état de nuire. Mais il ne suffira pas de les arrêter, de les brimer, de les condamner, de les enfermer, voire de les exécuter... Il faudra surtout les éduquer. Il faudra vraiment arriver à leur inculquer des valeurs, des principes de vie. C'est cela seul qui leur fera voir les hommes comme ce qu'ils sont réellement : des hommes. Et il faudra le faire vite. Avant que toute la jungle faunique ne débarque en ville...!

dimanche 26 juillet 2015

Le poulet, sponsor officiel de la drague en CI


Déjà qu'il est assez largement prisé dans les moments de grande réjouissance (anniversaires, baptêmes, mariages, etc) et dans les situations difficiles (funérailles, etc) voire obscures (sacrifices et autres rituels), le poulet tend à jouer un nouveau rôle dans le quotidien des Ivoiriens.
Tout commence par une rencontre physique - ou virtuelle, si l'on tient compte de la montée en puissance des réseaux sociaux. Ensuite se met en marche la machine de la drague. A ce niveau, les mecs semblent rivaliser en inventivité tant les techniques de séduction sont diverses et variées. Mais quelle que soit la méthode utilisée, arrive bien vite la phase de détermination d'un lieu de rendez-vous. Le jour J, on finit donc par se retrouver, on entre dans l'établissement, on prend place, on commande à boire, puis l'histoire se répète au moment de choisir le plat. Là, neuf filles sur dix demandent sans hésiter du poulet. Pourquoi donc s'acharnent-elles autant sur ce pauvre animal ? Est-ce vraiment parce que sa chair est plus succulente que toutes les autres ? Ou est-ce juste parce qu'elles veulent plumer ceux qui les invitent ? La réponse n'est pas évidente...
Toujours est-il que le poulet est l'accompagnateur favori des rendez-vous galants, à Abidjan notamment. Sa consommation semble adoucir la causerie, préparer les esprits et les corps à la suite de la soirée... Et s'il est avéré que les filles trouvent son goût exquis, le constat est bien amer quand on se met du côté du poulet. Que de vies perdues au quotidien... Pire, quand vient le week-end, c'est carrément l'hécatombe ! A l'évidence, le gallinacé a eu tort de poser ses valises parmi les hommes. Oui, il doit penser chaque soir au coucher du soleil à son triste sort tandis que les perdrix et autres parents proches, qui ont choisi la vie broussarde, ont une espérance de vie plus longue. Même les récurrentes épidémies de grippe aviaire dont il est victime ne semblent en rien freiner la frénésie des Ivoiriens au moment de mâcher sa chair. Et vu que sa classification comme espèce protégée en Côte d'Ivoire ne semble pas pour maintenant, le pauvre poulet continue de souffrir, souffrir, souffrir...
Rappelons-le, l'ennemi numéro un du poulet aujourd'hui en Côte d'Ivoire est la gent féminine. Et c'est peut-être par une espèce de vengeance post-mortem que le poulet met généralement ses consommatrices dans la dernière position qu'il avait avant de finir dans leurs assiettes. Que l'on ne s'étonne en effet pas de voir une fille qui a mangé du poulet piqué être, quelques temps plus tard, à son tour piquée au-dessus des flammes de la volupté, de même que celle qui a croqué un demi-poulet se retrouve allongée sur le flanc, à subir une invasion dans l'arrière-train. Je ne parle même pas de celle qui, après avoir osé manger un poulet entier, se retrouve écartelée, à la merci d'un partenaire animé du désir revanchard de rattraper ses récentes sorties d'argent.
C'est pourquoi, il convient d'achever cet article ainsi : aussi longtemps que des Ivoiriens dragueront des Ivoiriennes, celles-ci se déchaîneront sur le poulet ; et peu après, le poulet, du fond de leurs estomacs repus, les poussera à adopter des positions de poulet.

lundi 8 juin 2015

Le premier article de presse sur Riquelme


Riquelme, Les méandres de l’amour    
UNE PLUME SENSUELLE AU SERVICE DE L’AMOUR

Le texte que nous avons à présenter aujourd’hui est un corpus de cinq nouvelles intitulé ‘’Les méandres de l’Amour’’. L’auteur, comme le célébrissime dramaturge français du 16ème siècle Molière, reste mussé sous le voile d’un pseudonyme : Riquelme. Pourquoi ? Nous n’en saurons dire grande chose avant que l’auteur ne nous l’explique. Ce que nous savons c’est que ce nom d’emprunt est le nom d’un séduisant footballeur argentin, réputé pour son adresse dans les coups de pieds arrêtés. Le choix de ce nom n’est certainement pas fortuit car la plume du ‘’Riquelme’’ ivoirien jouit d’une dextérité aussi probante que le pied magique de l’Argentin.

Regardons de plus près la première de couverture ; une page blanche au cœur de laquelle est inscrit un rectangle de couleur noir contenant un cœur arc-en-ciel en flamme. Cette image est révélatrice des ‘’méandres’’ et différents traits sous lesquels l’auteur nous présente l’amour. Et déjà dans son avant-propos il nous avertit : « même si dans la vie il n’y a pas que l’amour, il y a surtout l’amour. ».

D’un adolescent qui s’entiche de sa tante à ce répétiteur pris au carcan d’amour entre son élève et sa mère, en passant par cet étudiant qui surprend sa copine coquine le cocufier avec son tuteur, chaque nouvelle nous plonge au cœur du quotidien amoureux de nombreux jeunes. Riquelme feuillette la voluptueuse encyclopédie de l’Amour en s’attardant sur le chapitre juvénile. L’auteur ne résiste en aucun moment à exhiber la nudité de l’amour sur l’autel de l’hédonisme : « En moi, je sentais déjà le désir terrasser la raison. La soulevant d’un coup, je la fis s’asseoir sur le lavabo avant de faire remonter sa robe, diablement excité. Devant moi, ses seins avançaient tout droit, comme soutenus par une armature invisible… » (p.186). C’est Onfray qui a raison. La véritable philosophie doit s’atteler au concret et non s’attabler avec l’abstrait. Le véritable bonheur s’écrit avec des lettres épicuriennes. La quête du plaisir dans les corps est le gage  le plus formel d’un bonheur certain. En parcourant des séquences d’amour lascivement dépeintes, l’on comprend que le plaisir d’une pomme ne se sait que quand on la croque.

Par ailleurs, la question de l’amour est seulement un prétexte, la précarité de la situation des étudiants et par ricochet de la jeunesse africaine se laisse peindre en toile de fond. La première nouvelle, par exemple ‘’Amour interdit’’, en mettant en évidence l’amour du narrateur pour une de ses tantes très éloignées, lève un coin de voile sur certains pans obscurs de nos traditions. L’auteur pose ses projecteurs sur la face de l’amour pour nous permettre de voir au-delà.

Au-delà de simples histoires, le récit de Riquelme est un discours réaliste,  sociétal ; une discursivité qui ne saurait se détacher du fait social ; une écriture inspirée de la société sur la société. Le regard que l’on peut porter à ce corpus est sociocritique. Selon Duchet, c’est parce qu’il est langage, et travail sur le langage, que le texte littéraire dit le social. Et le langage dont fait usage Riquelme – à cheval sur tous les registres de la langue – ouvre une brèche assez béante sur la compréhension et la profondeur de son discours.

Le style dans lequel s’exprime cet écrivain « fantomatique » n’est certes pas  fantasmagorique, mais quelque peu fantaisiste. Il a l’art d’alterner rêve et réalité pour expliciter des faits plausibles. Riquelme détient la maîtrise de dire les choses avec précision et finesse. La galanterie qui découle de sa plume expose clairement la plausibilité du charme de celle-ci. L’habileté et la lucidité avec lesquelles il décrit toutes ses scènes laissent le lecteur pantois et époustouflé ; celui-ci vit les actions au fil de l’écriture ; et comme par enchantement l’auteur use de la narration à la première personne pour s’exprimer. Du coup le lyrisme que comprend le livre est poignant. Jamais le narrateur ne donne son nom en se présentant. C’est comme s’il était nous, vous, le lecteur. Ce narrateur anonyme sait décrire les scènes d’amour avec une délicatesse de chat : « Entre-temps,  elle avait enlevé son habit et son soutien-gorge inutiles depuis bien longtemps. Puis elle releva légèrement le bassin pour m’aider à faire glisser plus aisément le jeans le long de ses belles jambes. Avec à présent pour seul vêtement un léger slip, elle écarta grandement les cuisses en une invite indéclinable… elle m’emprisonna dans l’étau de ses cuisses avant de se mettre à onduler vigoureusement du bassin tandis que ses caresses continuaient de me fouetter le sang.» (p.65).

L’emploi d’un fort taux de connecteurs d’opposition notamment ‘’ Mais’’ est la preuve que l’amour est un sentiment qui rame souvent à contre-courant du sens de la raison. Inconsciemment, l’auteur laisse entrevoir cette antinomie de l’amour qui n’est qu’un secret de polichinelle. L’amour n’est pas seulement plaisir, il est parfois déception, chagrin et douleur ; matière à une tristesse prononcée qui ne dit pas son nom. « L’amour… On en rêve tellement. Mais au fond, ce n’est généralement qu’un sentiment vicieux  qui, telle une sangsue, s’agrippe au cœur, y injectant de grosses doses de déception et de chagrin… » (p.199).

Le recueil de Riquelme, bien que volumineux (305 pages), se laisse lire commodément. La sensiblerie du thème et la sensualité de la plume sont une invite à ne point décliner.

Abdala Koné
Riquelme, Les méandres de l’amour ; les éditions du net ; octobre 2014 ; 305 pages.

     
     

dimanche 31 mai 2015

Ecran de fumée...


Abus dangereux pour la santé…
Ah, ah, ah ! Je me marre. Mais dans ce cas, pourquoi donc continuez-vous de produire et de commercialiser ce danger pour la santé ? En réalité, vous avez déjà fait votre choix : sacrifier la santé, donc la vie humaine, au profit – au profit du profit, serais-je tenté de dire. Oui, vous préférez vous en mettre plein les poches tout en continuant de semer le mal autour de vous. C’est vrai que d’un certain point de vue, des paquets de billets contre des vies humaines qui se meurent, le choix est vite fait. Mais cela, c’est quand on a tellement peu de conscience qu’on est capable de dormir sur ses deux oreilles quand bien même on se sait à la base d’une hécatombe.
Et vous autres, cette fumée meurtrière vous est-elle autant indispensable ? Moi, j’ai essayé de comprendre ce qui vous arrive. Mais une question demeure : pourquoi prenez-vous autant de risques et gaspillez-vous autant de sous pour héberger en vous cette fameuse fumée seulement pour quelques secondes ? Bon, certains me diront que le plus important, ce n’est pas la fumée, mais plutôt l’effet psychologique qu’elle produit. Oui, je me souviens de quelqu’un qui me disait : « Ecoute, je prends quelques taffes de temps à autre pour oublier un peu mes soucis. » Mais elle est où, la logique ? S’intoxiquer pour oublier momentanément ses soucis… Je vous laisse faire votre propre analyse là-dessus.
Pour comprendre donc comment tourne cette machine, il y a d’un côté les producteurs qui se font – financièrement – la malle et qui, chose curieuse, paraissent compter parmi les personnes les plus intouchables au monde – et de l’autre côté le grand lot des consommateurs qui, manifestement, ont choisi de faire de leurs vies une course de fond vers les soucis pulmonaires. (A noter que les premiers peuvent se retrouver simultanément dans le second groupe et vice versa.)

Moi, j’ai envie de dire une seule chose à tout ce beau monde : réveillez-vous avant de découvrir derrière cet écran de fumée, l’horreur…

Acrostiche pour maman


En ce jour symbolique, reçois, maman, en même temps que toutes les mères du monde, ces vers à travers lesquels je loue ta présence, ton affection, ta bienveillance, ta patience, ta bravoure... bref, toutes ces qualités que tu as.

Belle tu l'es et tu le demeures depuis la première seconde
Où mes yeux se sont ouverts sur la lumière du monde.
Nombreuses sont les qualités émanant de tes faits et gestes.
Naturel est cet éternel sourire par lequel tu manifestes
Entièrement l'amour que tu me portes depuis ma naissance.

Faut-il en retour que je te prive de ma reconnaissance ?
Evidemment que non, sinon quel sens aurait donc ma vie ?
Tu m'as fait découvrir tant de belles choses dans cette vie ! 
Et seule la grâce illimitée du ciel saura t'en remercier.

Maman, tu es la douce main de Dieu, j'en suis persuadé.
Ange bienveillant depuis la magie du cordon ombilical
Maman, tu me fais vivre chaque jour une joie intégrale.
Avec toi je me suis toujours senti comme au firmament.
Naturellement, je te dis merci du fond du cœur. Ardemment..!

Signé ton fils le plus romantique

lundi 6 avril 2015

Je suis kenyan... et tout le reste


Il y a quelque mois, je clamais "Je suis Charlie". Aujourd'hui, l'horreur m'est encore plus proche. Kenya, université de Garissa... Au moins 148 morts dont 142 étudiants, chrétiens en majorité. Des innocents massacrés seulement parce qu'ils ont choisi d'adorer Dieu différemment. Leurs bourreaux, les mêmes fanatiques qui sèment la mort partout dans le monde sous prétexte d'y instaurer un nouvel ordre religieux. Mais je l'ai dit dans un précédent article  : "Je n'ai jamais lu le Coran, mais je doute fort qu'il soit un manifeste pour appeler au crime gratuit." Aucune écriture Sainte n'incite d'ailleurs au crime. Quant à l'argument du crime religieux, il est inopérant car les religions sont déjà trop multiples pour espérer que l'humanité n'en pratique qu'une seule. Et puis, bien que l'idéal soit que tous les hommes croient en Dieu, suivre le Créateur me paraît être plus un  acte de foi - donc volontaire - que quelque chose qui s'impose au prix du sang.
Il est clair que tous ces actes de barbarie gratuite ne rendent personne optimiste quant à la marche de l'humanité. Les hommes sont majoritairement hypocrites, se jalousent, se détestent, s’entre-tuent... Et c'est d'autant plus dommage dans le contexte africain que le continent a déjà pas mal de siècles de retard sur l'évolution de ce monde. Vivement donc que les chefs d'Etat et autres forces vives du continent noir montrent plus d'ardeur à s'unir contre cette terreur ambiante plutôt que d'aller s'éponger le visage d'émotion sous d'autres cieux.
Par ailleurs, j'ai titré "... et tout le reste" pour ne pas avoir à faire un article chaque fois que ces gens feront parler d'eux. Oui, je le sens, il y aura malheureusement d'autres actes de ce genre près de nous ou sur d'autres terres. Il reste seulement à espérer que Dieu lui-même remette assez rapidement à l'endroit les cervelles de ces déréglés.
Pour finir, je prie pour que, en cette période pascale, les âmes de toutes ces victimes du Kenya et de partout ailleurs connaissent également la résurrection, cette étape qui les conduira vers la vie éternelle...!



jeudi 2 avril 2015

Ma première émission télé

Bon, situons bien les choses dans leur contexte, je ne suis pas tout à fait nouveau sur les plateaux de la télévision nationale. Déjà en 2004, à l'occasion de la sortie de Tournons la Page (collectif), j'étais bien visible sur le plateau de "Pleine page" en compagnie des autres auteurs. Mais avec Les Méandres de l'Amour - Tome 1, c'est vraiment la première fois que je suis l'unique invité à une émission. Et croyez-moi, ça vous fait vous sentir... important !


dimanche 8 mars 2015

Hymne à la beauté féminine

En cette journée internationale de la femme, j’ai choisi d’offrir à toutes les femmes du monde ce que je sais faire le mieux : des mots, des phrases, des paragraphes, des chapitres… pour leur dire combien elles sont belles.

 
Elle paraissait vraiment irréelle, à la voir de plus près. Ses yeux argentés étaient à équidistance d’un nez fin en dessous duquel se dessinait une bouche comme on n’en trouve que dans les telenovelas. Tous ces organes étaient repartis sur un ovale délicat couronné de cheveux longs et impeccablement peignés. Son teint à la coloration café n’avait manifestement subi la moindre érosion depuis sa naissance, et sa robe épousait parfaitement sa silhouette aussi gracieuse que celle d’un top model. Elle aurait vraiment été parfaite pour faire la une d’un magazine people. (…) Ses longs cheveux grossièrement rassemblés en une espèce de chignon la rendaient beaucoup plus sensuelle. La petite serviette rose qu’elle avait, en plus, ceinte sur la poitrine et s’arrêtant à mi-cuisse dévoilait des jambes qu’on devinait aussi lisses que de l’argile verte mouillée. (Extraits de « Amour interdit », in Les Méandres de l’Amour, Tome 1, Les Editions du Net, Paris, 2014)

Même marqués par une sorte de lassitude, ses traits révélaient toute leur finesse. Ainsi que ses yeux, leur éclat. Ses lèvres qu’elle avait entrouvertes dans l’élan de la réflexion présentaient des dents d’un blanc insoupçonné de bien de générations d’artistes peintres. (…) Le maillot deux pièces en fausse peau de panthère lui paraissait une première couche épidermique, tellement il épousait le clair-obscur de son teint. Sa silhouette était d’une agréable finesse avec des crêtes iliaques légèrement saillantes soutenues par des cuisses oblongues et des jambes fuselées en dessous d’un ventre plat et surtout une poitrine déformant convenablement la pièce supérieure du maillot. (…) Le pantalon de lastex noir semblait avoir été directement cousu sur elle, tellement il lui faisait ressortir les formes. Plus haut, un body crème faisait tout sauf dissimuler une poitrine épargnée pour l’occasion du moindre soupçon de soutien-gorge. Son visage ravissant était imprégné d’une sensualité quelque peu bestiale, surtout avec sa bouche qui, pour cette soirée spéciale, semblait n’avoir été conçue que pour embrasser. Quant à ses longs cheveux, elle les avait rassemblés en une coiffe qui l’aurait mise au top pour un défilé de carnaval. Elle dégageait, pour tout dire, une radioactivité sensuelle à reconvertir le pédéraste le plus dévoué. (Extraits de « Le répétiteur tant aimé », in Les Méandres de l’Amour, Tome 1, Les Editions du Net, Paris, 2014)

Une jeune fille se tenait sur le perron. Son visage était d’une beauté toute particulière avec surtout une bouche dont elle devait sans doute l’épaisseur à des liens familiaux lointains avec Angelina Jolie. Ses cheveux bouclés comme ceux d’une altesse sérénissime du XVIIème siècle britannique ajoutaient, eux, une touche royale à son charme. Et son tricot au col assez profond présentait les premières courbes d’une paire de seins mûrs tandis que son pantalon, à l’étroit, lui moulait les cuisses fuselées. Le genre de fille sur qui on ne peut se lasser de promener le regard… (…) En pantalon de cuir noir avec un tee-shirt dont le col seul rappelait qu’il était blanc, dégoulinante de sueur, échevelée, démaquillée, le regard comme effaré… elle était tout simplement sauvage. Mais en même temps si attirante… (Extraits de « Amours jumelles », in Les Méandres de l’Amour, Tome 1, Les Editions du Net, Paris, 2014)

Larissa, avec le pas lent et assuré d’une impératrice venait de faire son apparition dans la grande salle, aussitôt couvée de mille et un regards. Entre son visage dont la finesse des traits témoignait de l’intarissable inspiration du Créateur, ses formes qui bien que pas très généreuses gardaient leurs distances avec la sveltesse et surtout sa poitrine sur laquelle la main la plus innocente même aurait eu envie de s’attarder, (…) renoncer à elle aurait été aussi téméraire que faire la grève de la faim devant une pizzeria. (Extraits de « Amours croisées », in Les Méandres de l’Amour, Tome 1, Les Editions du Net, Paris, 2014)
 
Elle était incontestablement la plus belle de la salle avec la fleur couleur framboise dans ses cheveux bouclés. Son visage d’une faramineuse finesse hébergeait des yeux de lynx, un nez aux confins de la droiture et une bouche comme dessinée par Picasso lui-même. Le tout était rehaussé par un maquillage léger et agencé sur l’ovale avec une précision fantasmagorique. Elle était tout simplement belle comme les sud-américaines savent si souvent l’être. (…) Avec sa poitrine pleine, ses hanches délicatement arrondies et ses cuisses fuselées, elle était appétissante. (…) Ondulant entre les tables, elle arrivait, plus ravissante que deux jours auparavant. La mini-robe cachait à peine les deux premiers tiers de ses cuisses, offrant aux regards deux belles jambes bronzées. Sa poitrine était rendue encore plus agressive par les pointes de ses seins bien mises en évidence par la flagrante absence de soutien-gorge sous la robe. De quoi désarmer le plus coriace des miliciens. Elle faisait taire toutes les conversations sur son passage et son dos nu narguait fièrement ceux qui se retournaient stoïquement pour la contempler. (Extraits de « Le collectionneur (d’amours) », in Les Méandres de l’Amour, Tome 2, Les Editions du Net, Paris, 2015)

Des cheveux noirs très abondants. Des yeux grands et clairs qui semblaient s’agrandir davantage. Puis de fines lèvres qui frémissaient, qui bougeaient et qui semblaient prononcer quelque chose (…) Cette dernière avait des yeux dont l’éclat stellaire animait un beau visage aux traits réguliers. Ses cheveux noirs et coupés très court sur la nuque lui donnaient un air juvénile contrastant avec les rondeurs d’un corps ferme et une poitrine rebondie. (…) Ses cheveux qu’elle avait laissés au vent, bien que coupés court, vibraient sur sa tête. Ce qui, allié à la gaieté de son visage, lui donnait plus que jamais un air de gamine, mais toujours en contraste parfait avec le reste de son corps rappelant, lui, celui d’une femme accomplie. (…) elle avait complètement déboutonné sa chemise, mettant en exergue la nudité d’un ventre plat et des seins parcimonieusement dissimulés par un soutien-gorge des plus généreux. (Extraits de « Amour sauvage », in Les Méandres de l’Amour, Tome 2, Les Editions du Net, Paris, 2015)
D’où sortait-elle, celle-là, avec ce charme saturnien ? Les cheveux au vent, le regard désarmant, le sourire angélique, les dents d’un blanc scintillant, la forme élancée à peine protégée par le fameux tee-shirt des serveuses du bar supra un jeans qui, dans un passé lointain, avait dû passer le premier tiers de ses cuisses… elle sortait vraiment de l’ordinaire. (…) Sonia était vraiment ravissante. Non seulement elle avait un sourire hallucinant de beauté, mais ce qui troublait le plus chez elle c’était le sex-appeal qui se dégageait de sa plastique apparaissant pour le coup dans toute sa générosité sous la petite robe couleur arc-en-ciel. (Extraits de « Love is money », in Les Méandres de l’Amour, Tome 2, Les Editions du Net, Paris, 2015)
 
La beauté (…), elle en est indubitablement l’incarnation ce soir. (…) Ses cheveux plissés en cascade couronnent son beau, son doux visage empreint d’une joie indescriptible tandis que ses sourcils délicatement rangés accentuent l’éclat de ses yeux couleur de miel. (…) Elle est splendide dans sa robe de toile d’une blancheur marmoréenne. Elle (…) sourit tendrement. (…) C’est l’un de ces sourires qui restaurent la vue à l’aveugle. (Le temps qu’il l’admire bien entendu.) Dieu, qu’elle est belle ! (…) elle est sublime. Le bikini semble avoir été coulé sur elle. Son corps est doré au soleil et son sourire, toute une féerie. (Extraits de « Au tréfonds de l’amour », in Les Méandres de l’Amour, Tome 3  – Á paraître)
(…) une fille s’était levée depuis les rangées de l’arrière-salle, avait parcouru l’allée avant de gravir les marches du podium. Comme elle approchait, la lumière d’un projecteur l’avait éclairée (…) Le léger maquillage donnait à son visage un charme tout particulier. La longue robe noire lui allait comme un gant, faisant ressortir de quoi causer une épidémie de torticolis sur son passage. Sa poitrine, tendant le tissu à le perforer, surplombait un bassin légèrement cambré tandis que plus bas, la fente de la robe découvrait une jambe dont une représentation grandeur nature aurait assurément fait l’objet d’un cambriolage au musée des arts et civilisations. (Extraits de « Le dernier sursaut d’amour », in Les Méandres de l’Amour, Tome 3  – Á paraître)
 
Avec sa chevelure abondante et soyeuse, sa mine dont le caractère angélique était fréquemment démenti par un sourire carnassier, la petite robe de soirée lamée d’argent offrant au balconnet du décolleté une poitrine qui aurait attiré même la main d’un manchot, ses longues jambes fuselées... elle incarnait tout simplement la tentation. (…) Sa traversée du restaurant avait fait exécuter un véritable ballet à tout le monde ; personne – hommes comme femmes – n’ayant pu résister à l’envie de se retourner sur son passage. Son compagnon, lui, ne pouvait dissimuler le bonheur de se trouver aux côtés d’une créature aussi magnifique. (…) Le bikini semblait avoir été peint sur elle, tellement il était serré. La poitrine déformant convenablement la pièce supérieure du maillot, le ventre plat strictement nu et le pubis pointant légèrement à travers le mince slip, elle réapparut. (Extraits de « Entretien de débauche », in Vicissitudes, Harmattan, Paris, 2015)

Toujours présentable, les cheveux impeccablement peignés, les vêtements conjuguant propreté et style… Et, pour couronner le tout, un visage dont l’étonnante beauté témoignait de la dextérité du Créateur. (…) Avec sa mine dont le charme était rehaussé par un léger sourire, la robe de soirée à l’avant décoré de fines paillettes et dont le décolleté assez profond laissait entrevoir une poitrine attrayante et palpitante… elle incarnait tout simplement le rêve impossible. (Extrait de « La balade de clerc », in Vicissitudes, Tome 2 – Á paraître)
 

PS : Il est vrai que je ne sers là que la description de la beauté féminine dans sa plus jeune expression. Mais, entendons-nous bien, la beauté de la femme n’a pas d’âge et, comme le montrent les images, pas de frontières non plus…