vendredi 2 octobre 2015

Finalement, le coupable c'est la vie...


La vie et la mort ont toujours été présentées comme deux facettes d’une même réalité : l’une heureuse, l’autre malheureuse ; l’une rayonnante, l’autre obscure…
On naît au milieu des sourires, des applaudissements, des cris de joie… Puis on part en faisant couler des larmes de tristesse et d’abattement. On franchit le pas macabre en déchirant les cœurs, en faisant réaliser des roulés-boulés de douleur à nos proches. Face à cette réalité mitigée, on célèbre logiquement la vie, on la magnifie. On se lie, on s’allie à la vie. Inversement, on en veut à la mort, on lui fait un procès, on la condamne…
La mort, on la déteste légitimement. On la hait. On la vomit… D’autant plus qu’on sait qu’elle nous attend et que l’on ne peut échapper à son souffle implacable. Cette faucheuse vient frapper autour de nous, coupant l'herbe sous le pied même des plus jeunes, brisant mille et un projets de vie en mille morceaux. La mort, on la maudit, on lui crache les imprécations les plus profondément enfouies dans le ventre de la terre. En fait, on réalise qu'elle n’est qu’un sursis ; la mort nous donne juste l’illusion d’être vivants…
Mais aujourd’hui, je n’ai pas envie de blâmer la mort. Je la sais déjà si cruelle... Je veux plutôt parler franchement à la vie. Oui, lui parler entre quatre yeux. Pourquoi donc nous tend-elle ce piège ? Car finalement, on se rend compte que la mort n’a rien demandé. Elle était tranquille dans son coin. C’est la vie qui nous livre à la mort. Si on ne vit pas, on ne meurt pas. Et quand tu es né, tu es mort... C'est donc la vie qui nous vend du faux. C'est elle qui commence ce qu’elle ne peut terminer. Elle nous sert à volonté un enchantement auquel elle met lâchement fin en se tirant sans crier gare. La vie est en réalité coupable, oui coupable de meurtre. Ou plutôt coupable d'assassinat puisqu'elle a tout planifié dès le début. Oui, le jour même de notre naissance - mieux, dès l'instant même de notre conception - la vie a déjà prévu la date et les circonstances de notre livraison à la mort. Ah, la vie, quelle chienne ! Elle se joue de nous, elle abuse de nous, elle se fout de nous. Complice de la mort, va ....!
Puisque nous sommes des morts en puissance, vaut mieux se tenir à carreau. Oui, faut arrêter de se prendre pour le centre de la terre en s'arc-boutant sur nos piètres miettes de gloire. Qu'es-tu dans l'univers ? En réalité, ton corps dans l'univers est comme une goutte d'eau dans la mer. Elle pourrait bien s'en passer...
Cet article, je sais que je ne l'achèverai jamais. C'est pourquoi je veux à présent juste prier. Puisque la mort, quoiqu’on fasse, est un rendez-vous qu’on ne peut manquer, je demande au Seigneur de la retarder au maximum. Car même si la mort ne doit pas faire peur à de futurs morts, la mort précoce, elle, est terrifiante. Je prie donc Dieu de nous donner la grâce de réaliser nos projets et de faire oeuvre utile sur terre avant que le duo-duo vie-mort ne nous mette au centre de son jeu ténébreux. Prions, oui prions pour vivre vieux... Amen !

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