"La musique adoucit les mœurs", a-t-on coutume de dire. Eh bien, dans mon cas, c'est tout mon être qu'elle adoucit. Elle fait fusion avec mon corps, mon âme et mon esprit. Elle est viscéralement encrée dans mes habitudes, mon quotidien. Elle me piquette délicieusement les tympans, les pores...
Mon histoire avec elle remonte à mon enfance. Déjà, j'avais l'oreille musicale. C'est donc tout naturellement que je me suis mué en collectionneur dès l'adolescence. En janvier 2000 - comme pour entamer le nouveau millénaire de la meilleure des manières possibles -, j'achète mon tout 1er album studio. Et pas des moindres : le double album History : Present, Past and Future de la légende des légendes. Ce jour-là, en sortant de EMI Jat Music, je tenais l’œuvre en main comme le bien le plus précieux sur terre. Depuis lors, j'ai commencé à enchaîner les albums, me privant au besoin de nourriture à l'école pour chaque fois trouver le prix de la dernière sortie musicale. Et avant même la fin du lycée, j'avais déjà atteint la barre des 100 albums.
Une fois à la fac, évolution technologique oblige, j'ai jeté mon dévolu sur les CD - sans pour autant me débarrasser de mes cassettes. Mieux, j'ai quasiment racheté tous mes albums cassettes au format CD. Le prix, c'était le dernier de mes soucis, du moment que je nourrissais convenablement mes oreilles et les confins de mon âme. Avec les CD également, j'eus assez tôt le problème d'espace de stockage, tellement j'en amassais. Comme avec les cassettes, j'étais toujours sur les nouveautés. Ce qui ne m'empêchait pas de retourner fouiller le passé musical de quelque artiste me surprenant agréablement.
A force d'écouter des centaines d'artistes, mes préférences n'avaient pas mis longtemps à se dégager. Et très clairement, le triptyque soul-rnb-rap s'était imposé aux autres genres musicaux. (Ah ! ce que la soul correspond à mon tempérament !) Au départ, j'avais l'ouïe très sélective, n'écoutant que ces trois genres. Mais aujourd'hui j'y ai mis une bonne dose de tolérance, acceptant que des sonorités venues de tous les coins et recoins du globe me franchissent la barrière auditive.
Cela dit, et il est important de le souligner, la singularité est ce qui me définit dans mes choix musicaux - comme partout ailleurs, d'ailleurs... Que l'on ne s'étonne donc aucunement que sur un album, j'écoute de préférence les titres que radios, maquis, transports en commun... ne diffusent que parcimonieusement, voire jamais. Pour tout dire, je me lasse en général très vite des morceaux-promo.
En matière de musique, je suis également très instru. Et mon instrument de prédilection est la guitare : d'abord la guitare basse que je recherche inévitablement dans tout ce que j'écoute, puis la guitare solo ou sèche qui agrémente bien souvent les tubes. La crise de 2002 a, hélas ! mis fin à mon apprentissage de la guitare. Et depuis, j'espère vivement trouver un jour le temps de rattraper ce rendez-vous manqué.
Par ailleurs, vous m'entendrez chanter presque tout le temps. La trajectoire logique pour quelqu'un qui a passé quasiment toutes les années de sa vie avec des écouteurs dans les oreilles. Évidemment que j'ai fait un passage par la chorale, atteignant même bien assez précocement le grade de MC. Mais j'ai dû également laisser tomber cela au bout d'un moment à cause de mon sempiternel problème de disponibilité. (Le prix à payer pour avoir choisi de faire mille choses à la fois.)
Bref, vous serez encore là demain, face à votre écran, si je dois tout vous dévoiler de mon love avec la zik. En somme, j'aime la musique comme Valls aime l'entreprise. Je me baladerai toujours avec elle. (Vous trouverez même la clé de sol dans ma signature.) Et je ne vous surprendrai sans doute pas si je vous disais que mon plus grand regret le jour de mon départ vers l'autre monde, c'est le fait de ne pas pouvoir emporter avec moi ma playlist.