mercredi 3 décembre 2014

Music and me...


"La musique adoucit les mœurs", a-t-on coutume de dire. Eh bien, dans mon cas, c'est tout mon être qu'elle adoucit. Elle fait fusion avec mon corps, mon âme et mon esprit. Elle est viscéralement encrée dans mes habitudes, mon quotidien. Elle me piquette délicieusement les tympans, les pores...
Mon histoire avec elle remonte à mon enfance. Déjà, j'avais l'oreille musicale. C'est donc tout naturellement que je me suis mué en collectionneur dès l'adolescence. En janvier 2000 - comme pour entamer le nouveau millénaire de la meilleure des manières possibles -, j'achète mon tout 1er album studio. Et pas des moindres : le double album History : Present, Past and Future de la légende des légendes. Ce jour-là, en sortant de EMI Jat Music, je tenais l’œuvre en main comme le bien le plus précieux sur terre. Depuis lors, j'ai commencé à enchaîner les albums, me privant au besoin de nourriture à l'école pour chaque fois trouver le prix de la dernière sortie musicale. Et avant même la fin du lycée, j'avais déjà atteint la barre des 100 albums.
Une fois à la fac, évolution technologique oblige, j'ai jeté mon dévolu sur les CD - sans pour autant me débarrasser de mes cassettes. Mieux, j'ai quasiment racheté tous mes albums cassettes au format CD. Le prix, c'était le dernier de mes soucis, du moment que je nourrissais convenablement mes oreilles et les confins de mon âme. Avec les CD également, j'eus assez tôt le problème d'espace de stockage, tellement j'en amassais. Comme avec les cassettes, j'étais toujours sur les nouveautés. Ce qui ne m'empêchait pas de retourner fouiller le passé musical de quelque artiste me surprenant agréablement.
A force d'écouter des centaines d'artistes, mes préférences n'avaient pas mis longtemps à se dégager. Et très clairement, le triptyque soul-rnb-rap s'était imposé aux autres genres musicaux. (Ah ! ce que la soul correspond à mon tempérament !) Au départ, j'avais l'ouïe très sélective, n'écoutant que ces trois genres. Mais aujourd'hui j'y ai mis une bonne dose de tolérance, acceptant que des sonorités venues de tous les coins et recoins du globe me franchissent la barrière auditive.
Cela dit, et il est important de le souligner, la singularité est ce qui me définit dans mes choix musicaux - comme partout ailleurs, d'ailleurs... Que l'on ne s'étonne donc aucunement que sur un album, j'écoute de préférence les titres que radios, maquis, transports en commun... ne diffusent que parcimonieusement, voire jamais. Pour tout dire, je me lasse en général très vite des morceaux-promo.
En matière de musique, je suis également très instru. Et mon instrument de prédilection est la guitare : d'abord la guitare basse que je recherche inévitablement dans tout ce que j'écoute, puis la guitare solo ou sèche qui agrémente bien souvent les tubes. La crise de 2002 a, hélas ! mis fin à mon apprentissage de la guitare. Et depuis, j'espère vivement trouver un jour le temps de rattraper ce rendez-vous manqué.
Par ailleurs, vous m'entendrez chanter presque tout le temps. La trajectoire logique pour quelqu'un qui a passé quasiment toutes les années de sa vie avec des écouteurs dans les oreilles. Évidemment que j'ai fait un passage par la chorale, atteignant même bien assez précocement le grade de MC. Mais j'ai dû également laisser tomber cela au bout d'un moment à cause de mon sempiternel problème de disponibilité. (Le prix à payer pour avoir choisi de faire mille choses à la fois.)
Bref, vous serez encore là demain, face à votre écran, si je dois tout vous dévoiler de mon love avec la zik. En somme, j'aime la musique comme Valls aime l'entreprise. Je me baladerai toujours avec elle. (Vous trouverez même la clé de sol dans ma signature.) Et je ne vous surprendrai sans doute pas si je vous disais que mon plus grand regret le jour de mon départ vers l'autre monde, c'est le fait de ne pas pouvoir emporter avec moi ma playlist.

mardi 2 décembre 2014

Série littéraire vs série scientifique : ce débat puéril...

VS




Après le parcours commun depuis le préscolaire (pour certains), le primaire et le collège, chacun d'entre nous a dû être orienté en 2nde A ou C. La raison en est que durant ce parcours, chaque élève a pu développer des aptitudes soit en littérature, soit en sciences. Dans mon cas, le choix de la littérature s'est imposé dès mes premiers pas à l'école, au CP1.
Étonné ai-je alors été de voir des amis et aînés du quartier s'esclaffer lorsqu'ils ont appris mon orientation en 2nde A après mon admission au BEPC. Oui, je les revois en train de me chambrer : "Qu'est-ce que tu vas faire dans cette série pour filles ? Les vrais garçons font la série C, car ils n'ont pas peur des maths, des sciences physiques, etc." Je n'en revenais vraiment pas de constater que ce qui apparaissait comme une évidence pour moi depuis mes classes primaires eût pu faire l'objet de moquerie.
A leurs arguments, j'aurais pu rétorquer par exemple que bien au contraire la série littéraire est réservée à ceux qui n'ont pas peur d'affronter les difficultés de la réflexion. Car, en A il faut en effet apprendre à réfléchir par soi-même plutôt que de se contenter de plaquer des formules et propriétés élaborées depuis même avant JC. Pour preuve, 1+1 a toujours fait et fera toujours 2 dans un milliard d'années, tout simplement parce que quelqu'un en a décidé ainsi un jour. De même, a2 + b2 = c2 parce qu'un certain Pythagore l'a dit un jour autour d'un repas. Par contre, l'idée qu'on se fait de telle ou telle question a toujours été et sera toujours loin de faire l'unanimité - déjà même qu'on peut, à son seul niveau, remettre en cause ses propres idées sur un sujet donné. J'aurais donc pu leur dire que c'est plutôt la série C qui est faite pour les paresseux. C'est pourquoi par exemple un élève digne de ce nom ne peut échouer deux fois au bac C ou à son dérivé de D, tandis que j'en ai vu faire jusqu'à huit fois le bac A parce justement rien n'est jamais acquis en littérature. Bien plus simple, vous ne verrez jamais ou que très rarement un élève obtenir 20/20 en français, en philo, en LV1&2 ou en histoire-géo - à moins peut-être qu'il s'agisse d'un QCM... Là où les bons élèves en sciences sont susceptibles d'avoir 20 en note et même en moyenne parce qu'ils auront juste repris les démonstrations de gens dont on ne retrouve même plus les ossements.
Face à leurs rires de demeurés, j'aurais pu leur répondre tout ça. Heureusement - et c'est sans doute l'avantage d'être un littéraire, finalement - je réfléchissais déjà à l'époque. C'est pourquoi je savais par exemple que c'est la diversité des savoirs et des compétences qui fait l'équilibre de ce monde. Et qu'il n'y aurait pas d'avions, de ponts, de machines, de vaccins, etc si tout le monde était littéraire... Inversement, les actions des gouvernants, le fonctionnement de l'administration publique et/ou des entreprises privées n'aurait pu être possible si on avait tous l'esprit carré des scientifiques. La pensée collective même n'aurait jamais évolué si on était tous scientifiques. Ne dit-on pas justement que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" ? (Ah si ! pour le savoir, il aurait fallu être attentif au cours de philo.) La morale de l'histoire - pour ce que j'en pense en tout cas - c'est que dans le domaine de la connaissance, il vaut mieux admirer quelqu'un pour ce qu'il a de plus que vous plutôt que de vouloir le ridiculiser pour ce que vous avez de plus que lui.
Pour ma part, je peux être fier de moi aujourd'hui pour ne pas avoir pris au sérieux toutes ces calembredaines. Car j'ai pu démontrer tout au long de mon parcours que je suis un vrai homme, bien qu'ayant fait une 2nde A. En toute modestie, je peux dire - et les autres le disent mieux que moi - que j'ai été l'élève et l'étudiant le plus brillant de ma génération. Et par l'ironie du sort, j'ai pu, en dépit de mon parcours de littéraire, atterrir dans un fauteuil de cadre du Trésor Public - là où les chiffres règnent pourtant... Je comprends donc pourquoi j'ai pu être aussi serein le jour où ces gens se moquaient de moi : je suis plus complet que j'en ai l'air ; une espèce de mutant entre le littéraire et le scientifique... Bref ! en même temps, la vantardise c'est pas pour moi.
Pour clore donc ce débat ridicule, rappelez-vous d'une part que les cours de maths et de sciences physiques se font en français (il existe même des exercices de maths où le décodage du langage constitue le plus gros piège) et que d'autre part chacun peut être heureux d'avoir fait les maths lorsqu'il compte son argent. 
Par dessus tout, moi je suis plutôt soulagé d'avoir une âme de littéraire. Car plus un scientifique est brillant, plus il a tendance à se prendre pour Dieu...

lundi 1 décembre 2014

Le swing survivra


Lundi 24 novembre 2014... La nouvelle me tombe dessus comme un coup de massue au petit matin. Je viens d'ouvrir la page "titrologie" sur mon PC et là, je crois avoir la berlue. Comment est-ce possible ? Je n'ai même pas appris que tu étais malade. Mais en même temps, sous nos cieux, on n'a presque jamais eu le temps d'apprendre qu'un artiste est malade avant d'être informé brusquement de sa mort.
Ah... Maxime, pourquoi nous as-tu fait cela ? Pourquoi m'as-tu privé de ton flow ? Déjà que depuis quelques temps, on ne t'entend plus... Je me suis même mis à imaginer dernièrement ton come-back. Comme si cela avait été une prémonition, je me suis surpris en effet, à peine une semaine avant ton brusque départ, à fouiller sur le net pour redécouvrir en mp3 tous les tubes de l'album "Le Parrain" (mon coup de cœur dans toute ta carrière) que j'ai depuis sa sortie en format cassette - démodé... Oui, les sonorités de "la blouse du crime", "les maîtres du monde", "dur comme roc"... et plus en arrière "le rebel", "comme l'indien", "le jour de ma mort" (!) se sont curieusement mises à résonner dans ma tête. A tel point que j'ai songé que tu nous préparais un retour surprise en cette fin d'année.
Tu vois, Max, je ne fais pas partie de ces fans posthumes qui se signalent çà et là. Oui, je n'ai pas eu besoin d'attendre que tu partes pour te reconnaître le talent qui est le tien. Je suis militant de première heure du Ministère Otentik, ton possi. Je me souviens de ces clash avec Steeve et de la manière dont j'étais pratiquement le seul à te défendre tout autour de moi. Tout ceci pour te dire que tu es et resteras un Grand. Car on ne considère comme grand que celui qui a su marquer sa génération. Et cela, tu as su le faire avec un brio déconcertant.
Moi, je ne te dirai pas adieu, parce que l'avantage d'être artiste, c'est de laisser des traces de son passage. A travers l'écoute et la visualisation de tes œuvres discographiques, on gardera toujours le contact en attendant de se revoir. (Cela dit, je ne suis pas aussi pressé que ça de te retrouver...). Je n'ai donc qu'un mot à te dire : RESPECT.
Et bon repos, grand frère !

dimanche 30 novembre 2014

Une autre affaire de plastique...

Cette fois, c'est officiel ! Le décret portant interdiction de la production, de l'importation, de la commercialisation, de la détention et de l'utilisation des sachets plastiques est entré dans sa phase d'application. Fabricants et utilisateurs n'ont plus d'excuse, car le temps leur a été donné de se débarrasser de toute trace de plastique. Déjà même, des arrestations de contrevenants se comptent par dizaines. Pour ceux qui croyaient encore qu'il ne s'agissait que d'un jeu...

Comme à ses habitudes, monsieur Lambda descend du boulot entre 20 et 21 heures. Il fait partie des "surveillants du Plateau", comme le grand public aime à désigner les derniers travailleurs du centre des affaires.
Pour raison de voie en réfection, son taxi le descend à la station Pétro Ivoire, à quelques centaines de mètres de chez lui. Après avoir réglé la course, il se remet dans le rôle de piéton. Se dépêchant d'arriver à la maison pour au moins suivre les résumés des matchs de la soirée dans Le Mag UEFA.
Mais, alors qu'il atteint le dernier carrefour avant chez lui, il est interpellé par un coup de sifflet.
- Oui, c'est bien de vous qu'il s'agit, dit le policier comme monsieur Lambda cherche autour de lui le destinataire de l'injonction.
- Moi ? ... O. K., répond-il en s'arrêtant, intrigué.
En quelques foulées, le policier arrive à sa hauteur.
- Qu'est-ce que vous faites avec ça ? demande-t-il, le regard braqué sur le sachet que l'homme en costume tient en main.
- Ah ! ça ? dit-il en forçant un petit sourire. C'est des... Enfin, ça contient des...
- Je ne parle pas du contenu. Mais du contenant, interrompt l'homme en uniforme.
"Vraiment calé en français, ce type", songe Lambda. S'il comprend bien, le policier parle du sachet. Shit ! Il sentait bien que ce petit cordonnier du bas de la tour B lui attirerait des ennuis en mettant ses chaussures dans un sachet, bleu de surcroît. Mais il se regarde et se dit que ce serait vraiment con de se faire arrêter pour ce petit sachet qu'il avait espéré dissimuler aux regards en profitant de la nuit. En plus, des passants ont commencé à s'intéresser à la scène, et Lambda songe au ridicule de se faire embarquer dans le beau costume qu'il porte. Mais c'est alors que lui vient cette inspiration complètement surréaliste.
- Vous parlez du sachet ?
- Exactement. C'est interdit. Vous êtes au courant ?
- Et qui de mieux placé que moi pour le savoir, hein ? dit-il en toisant le flic du regard. Je suis biochimiste au ministère de l'Environnement. Et j'emporte avec moi cet échantillon en raison d'une coupure d'électricité survenue au labo pendant que j'évaluais son taux de biodégradabilité..
- Ah ! répond simplement le policier. Et j'imagine que là vous allez achever l'analyse chez vous à la maison.
- Non, bien sûr que non. En fait, j'ai emporté le sachet pour éviter que mes collègues y touchent avant mon arrivée demain matin au labo. C'est jamais bon de manipuler un échantillon en traitement.
- O. K. Allez-y alors. Et pardon pour le dérangement.
Monsieur Lambda n'en croit pas ses oreilles. Son baratin a donc marché ? Non, ce flic lui paraît bien trop malin pour tomber dans le panneau aussi facilement. Sans doute, est-il en train de le tourner en bourrique. Mais en même temps, il se dit qu'il a peut-être trop surestimé le degré de rationalité de l'agent qui aurait pu lui demander par exemple sa carte professionnelle.
Sans tergiverser plus longtemps, il se dépêche donc de reprendre son chemin, le pas plus leste.
- S'il vous plaît, entend-il soudain derrière lui alors qu'il n'a même pas fait dix mètres.
Il s'arrête net, constatant qu'il s'agit du même policier qui l'a interpellé. Et là, il se dit qu'il est cuit... L'agent le rattrape tandis qu'il songe que sa sanction sera plus lourde parce qu'il a tenté de le berner.
- Rendez-moi un service. Lorsque vous arriverez demain à votre labo, analysez ce machin pour moi, dit l'homme en lui tendant un objet qu'il vient de sortir de la poche de son uniforme.
S'en saisissant, Lambda découvre avec surprise qu'il s'agit d'un paquet de préservatifs.
- Il paraît que plus c'est bon marché, moins c'est fiable, explique l'agent.
Le "biochimiste" n’esquisse qu'un sourire de soulagement avant de disparaître dans l'obscurité, songeant qu'avoir de l'imagination ça sauve parfois...

vendredi 24 octobre 2014

Mon premier livre...


Aujourd'hui est le plus grand jour de ma carrière d'écrivain. Car justement, ma carrière commence véritablement aujourd'hui.
Pour ceux qui ne connaissent pas Riquelme, je vais vous retracer en quelques lignes mon histoire avec la plume.
Il faut noter d'emblée que je suis venu à l'écriture après un parcours assez juvénile de lecteur. Je me souviens que déjà à l'école primaire, je collectionnais les livres du soleil (Thieni Gbanani et autres). Au CE1, je faisais la dictée à mes grands frères du CM2 avec leur livre de français que je lisais déjà assez bien.
Après donc avoir lu un grand nombre d'auteurs, tout a commencé avec l'écriture en 1997, lorsque j'étais en classe de 4è. Au départ, l'idée m'a juste traversé l'esprit de faire comme ceux que j'avais lu depuis mon enfance. Comme pour évacuer sur papier le trop plein de lectures. Puis mes camarades de classe à qui j'avais fait lire mon premier griffonnage avaient tous eu cette curieuse remarque : "Non, c'est pas toi qui as écrit ça". Cela m'a tout de suite rendu conscient de la qualité de mes premiers jets d'encre. Six ans plus tard, je participais à mon premier concours littéraire ("Une nouvelle pour la paix", organisé par l'Association Parole et Livre). Des 134 manuscrits déposés pour ce concours, j'ai été classé 7è et ma nouvelle "Rien n'est impossible" a donc été éditée dans le recueil des 10 meilleurs textes paru l'année suivante sous le titre Tournons la Page (CEDA, 2004). Ayant donc eu la certitude de la qualité de mes écrits, j'ai préparé en trois ans (2003-2006) un recueil de 10 nouvelles. Mais, après m'être heurté à l'épineuse question de l'édition sous nos cieux, j'ai opté pour la patience.
C'est dans cette période de flottement que j'ai découvert un jour par hasard qu'il y avait un concours littéraire co-organisé par Frat Mat Editions et Michel Lafon sur le cinquantenaire de la Côte d'Ivoire. Après avoir hésité quelques jours à y participer, j'ai fini par écrire un texte au tout dernier moment et à l'envoyer aux organisateurs le dernier jour du dépôt des manuscrits. A peine un mois plus tard, on m'appelait pour me dire que j'avais été désigné pour recevoir le premier prix de ce prestigieux concours. Comme en 2004 avec Tournons la Page, un recueil des dix meilleurs textes a été édité dans la foulée, à l'intérieur duquel on pouvait lire en première position ma nouvelle "Pour des lendemains meilleurs". (Voir 50 Ans de la République de Côte d'Ivoire en 10 nouvelles, Frat Mat Editions et Michel Lafon, 2010)
Revigoré par ce succès, j'ai ressorti du tiroir mon vieux manuscrit de 10 nouvelles pour tenter de le faire à nouveau éditer. Mais nouvelle désillusion avec les maisons d'édition de la place ! C'est donc au mois d'août dernier que j'ai découvert par un ami écrivain qu'il y avait la Journée du Manuscrit Francophone à Dakar. Pour l'occasion, les auteurs devaient adresser leurs textes à Les Editions du Net en vue d'une éventuelle édition. Là encore, j'ai déposé mon texte le dernier jour. Deux jours plus tard, soit le 2 septembre 2014, je reçois un mail qui m'annonce que mon texte a été retenu pour être édité en vue de la cérémonie de Dakar. C'est tellement beau que j'y crois à peine. Oui, comment ont-ils pu lire et valider un texte de 450 pages en seulement deux jours ? Mais un mail de confirmation me fait saisir toute la réalité de la situation.
Me voilà donc ce soir à Dakar avec, entre les mains, le premier exemplaire de mon recueil de nouvelles (que j'ai finalement résolu de fractionner en deux tomes, vu la longuer des nouvelles).
Je compte maintenant élargir la saga Les Méandres de l'Amour à 4 tomes. Entre-temps, il y a le premier tome d'un autre recueil de nouvelles qui doit paraître avant la fin de l'année chez les éditions Harmattan. Puis un deuxième tome suivra... Après donc ces six recueils de nouvelles dont le premier vient d'être officiellement présenté ce soir, je retournerai à mon premier amour : le roman. Déjà cinq projets de romans...
Voilà, maintenant j'espère que vous me connaissez mieux et que vous serez nombreux à me lire.

samedi 13 septembre 2014

Cameroun vs Côte d'Ivoire : la correctionnelle...


Mercredi 10 septembre...
Nous sommes à la veille du fameux 11 septembre de Ben Laden. Et une autre catastrophe vient de se produire, cette fois au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Non, rassurez-vous, ce ne sont pas des terroristes qui viennent de faire sauter le stade. (En Afrique, on n'a pas besoin d'eux pour dégrader nos infrastructures...) C'est plutôt l'équipe nationale de football du Cameroun qui, démontrant une fois de plus la vanité du classement FIFA, vient d'infliger une mémorable correction à son homologue de la Côte d'Ivoire. Oui, même si l'on ne vend plus bien cher la peau de l'éléphant d'Afrique depuis qu'un certain DD a tiré sa révérence, nul n'aurait pu prédire que notre pachyderme prendrait quatre marques aussi profondes des crocs de la meute de lions.
Bon, pour comprendre sportivement les raisons de cette débâcle, je vous invite à vous référer à cette analyse de la prestation de chacun des joueurs de la Côte d'Ivoire au cours de ce match.

- Barry Copa n’a pas eu le compas dans l’œil 
- Arthur Boka était sous l’effet de la Bock 
-  Lamine Koné a été laminé par les attaquants adverses 
- Bamba Souleymane était souley comme d’habitube 
-  Serges Aurier était perdu comme une feuille de laurier dans du riz gras 
- Yaya Touré était trop entouré 
- Cheick Tioté pensait plutôt à son chèque 
- Max Gradel se croyait plus à un festival de masques 
- Akpa Akpro (Bon, avec un nom comme ça là, comment ton jeu va pas être bizarre ? En plus, on peut même pas faire jeu de mots ?) 
- Gervinho a un peu trop forcé sur le vigno (Mais il va faire comment, c’est son carburant oh !)
1    - Bony Wilfried n’a pas pu bonifier une seule occasion
1    - Doumbia Seydou a vu que c’est pas toujours c’est doux
1    - Brice Dja djédjé aurait dû faire la musique comme Ernesto Djédjé
1    - Roger Assalé n’a rien pu faire pour empêcher que la note soit très salée.

      Voilà donc qui explique pourquoi les éléphants ont perdu leurs ivoires. La crainte c'est que désormais les lions, les panthères, les aigles, et même les écureuils, varans, vers de terre ou encore escargots fassent de ces éléphants édentés ce qu'ils veulent...

lundi 8 septembre 2014

Coup d'éclat ébolatique en forêt occidentale


Flash info !
Pardon d'interrompre vos programmes, chers amis de la brousse. Mais croyez-moi, l'info en vaut le coup. Il vient de se produire un coup d’État insoupçonnable à la tête du royaume forestier. Le lion, après un règne multi-séculaire et un partage fort léonin du pouvoir, vient d'être renversé de son trône. Eh oui, vous avez bien entendu, le lion n'est plus le roi de la forêt. Et son successeur est... l'aulacode. Bon, bien sûr, son nom ne vous dit pas grand chose. D'ailleurs, on n'a jamais entendu un nom pareil depuis que la politique s'est invitée dans la forêt. Mais en bon putschiste, il s'est donné un nom de guerrier : Général Agoustino !
Oui, d'ici je peux vous voir pouffer de rire en vous demandant si ce n'est pas une blague. C'est vrai qu'on a du mal à s'imaginer comment un pauvre agouti qui s'élève à à peine 15-20 cm au-dessus du sol peut faire détaler un lion du haut de toute sa féroce majesté. Mais la réalité est là : l'agouti fait peur...! Oui, il inspire aujourd'hui plus de terreur que tous les fauves réunis. L'explication ? Eh bien, c'est le principal mis en cause dans l'affaire de l' "Ebolagate".
OK, ça c'était pour planter le décor. Je viens d'arriver sur les lieux pour une enquête en immersion. A ma grande surprise, on m'annonce tout de suite que le lion n'a même pas eu le temps de prendre la fuite, encerclé qu'il était par l'armée du Général Agoustino. Tous ses conseiller et lui, ainsi que les cadres du parti unique, sont en train de faire allégeance au nouvel homme fort. Si je n'étais pas sur les lieux, moi-même n'y croirais pas. Mais là, tout est réel... Incroyable !
Je vais essayer d'approcher l'ex chef d’État pour lui arracher ses impressions après tout ce qui vient de se passer.
- Excusez-moi, King Lion, mais qu’est-ce qui n'a pas marché ? C'est à peine croyable, ce à quoi on assiste là.
- Hum... Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? répond le roi déchu en reniflant, l'émotion lui nouant la gorge. J'étais dans mon bureau en fin d'après-midi lorsqu'on m'a annoncé qu'une armée d'agoutis avait envahi la cour du palais. Naturellement, j'ai éclaté de rire. Je me suis même dit que, pour une fois, mon dîner s'était déplacé vers moi. Je suis donc sorti voir. Et à ma grande surprise, j'ai constaté que les corps de plusieurs soldats de la garde royale gisaient dans la cour. Sont alors apparus des singes cascadeurs et des chasseurs F14 pilotés par des chauves-souris. Et avant même que je prenne toute la mesure de la situation, j'étais entouré d'une bande d'agoutis braquant sur moi une arme redoutable. Plus tard, on m'a appris que ça s'appelait Ebola. Plus dangereux encore que la Kalash et le lance-roquettes.... Voilà donc ma mésaventure. Je n'arrive même pas encore à réaliser.
- Vraiment, beaucoup de courage. ça va aller.
- Merci, cher ami. Et j'en profite pour vous donner un conseil : si quelqu'un de plus faible que toi te convoque en duel, sauve-toi !
- C'est bien noté. Et ce sera quoi la suite, si je puis me permettre cette question. Doit-on s'attendre à vous revoir en politique ?
- Attendez, vous m'avez bien regardé ? Mon redoutable adversaire m'épargne la vie alors que d'une simple morsure il pouvait m'envoyer six pattes sous terre. Et vous voulez que je revienne le défier un jour ? Non, merci. Je préfère encore me reconvertir en végétarien.
On l'aura bien compris, le roi lion est dégoûté de la politique...
Bon OK, je vais essayer d'aller arracher également quelques mots au Général putschiste. Si on m'autorise à l'approcher...
- Hé, où comptez-vous aller comme ça, l'ami ? me demande justement un des gardes du corps.
- Euh... Excusez-moi, je voulais juste interviewer le Général.
- Et tu crois que ça s'obtient aussi facilement, une interview avec le chef ? Allez, hors de ma vue, avant que je ne t'inflige une morsure ébolatique !
- Non, laisse-le venir, entendons-nous depuis l'estrade au moment où j'étais prêt à détaler sans demander mon reste. Je vais profiter du micro pour parler à la nation.
Aussitôt, le soldat s'efface pour me laisser la route. Le micro à peine tendu au nouveau roi, j'ai à peine le temps de poser ma question quand ce dernier prend la parole.
- Regardez-moi bien, oui c'est moi celui qui a réussi à mettre fin à la dictature du lion. Depuis le temps de nos ancêtres, le lion règne sans partage sur ce royaume. Que n'avons-nous vécu comme injustice sous son règne ! Nos peuples ont tellement souffert... Quel est donc ce régime qui, au lieu d'assurer la protection des plus faibles ne fait que les exterminer au nom d'une vulgaire politique du ventre ? C'est donc pour mettre fin à cette dictature que j'ai eu l'idée de rassembler tous mes frères rongeurs dans le but d'acquérir le moyen de faire chuter le lion et toute sa clique de royalistes. Tous unis, nous avons donc réussi, avec le concours de certains sympathisants comme les singes et les chauves-souris, à acquérir une arme bactériologique de dernière génération. Et c'est ce qui nous a permis de faire pisser le lion aujourd'hui dans son froc !
Vague d'acclamations dans toute la forêt, ainsi que dans tous les foyers où la cérémonie est suivie en direct dans les feuillages par le canal du satellite Animalus.
- Aujourd'hui nous dominons la forêt. Et pour longtemps ! Gare donc à ceux qui oseront encore juger les êtres par leur apparence plutôt que par leur intelligence.
Oui, c'est vrai qu'avant ce putsch spectaculaire, l'agouti n'était connu que comme celui qui avait les dents les plus pourries de la forêt. Comme pour montrer à tous que nul ne sait son destin dans la vie. Passer de simple rongeur à roi, l'agouti l'a réussi rien que par son intelligence.
Bon, maintenant je file en ville prévenir les hommes de ce qui se passe ici. Afin qu'ils aient le temps de se préparer avant que la terrible arme ébolatique ne les prenne pour cibles. Parce que, ne l'oublions pas, eux aussi ont terriblement fait souffrir l'agouti et ses compagnons au fil des ans, à travers la fameuse sauce "gnagnan" au vin de palme...

lundi 1 septembre 2014

Trois mots pour sauver le monde


Bonjour. Pardon. Merci.
Ces trois mots pour guérir les maux du monde...
Il suffit en effet d'être plus prompt à employer ce triptyque dans le vocabulaire courant pour créer un climat plus vivable dans les relations humaines. Bien sûr, cela peut paraître par trop idéaliste à plus d'un. Mais laissez-moi exprimer le fond de ma pensée.
Bonjour... C'est tellement simple à dire ! Cette formule devrait être la porte d'entrée de toute conversation entre personnes civilisées. Quoi d'autre donc pour exprimer à la personne en face que vous lui témoignez un minimum de considération ? Ouais, je déteste ces gens qui vous apostrophent et s'adressent à vous sans daigner vous saluer. J'en fais généralement la remarque dans les transports en commun. Quelqu'un vous trouve assis dans le véhicule, ne prend même pas le temps de vous saluer, mais remarque subitement qu'il y a un être humain dans le véhicule lorsqu'il s'agit de demander l'heure, la monnaie ou son chemin. Pareil pour l'ascenseur - qui est une autre forme de transport en commun. Vous êtes seul dans la cabine. Quelqu'un monte et ne vous salue pas. Mais ne vous étonnez pas lorsqu'il vous demandera à quel étage se trouve le bureau du directeur. Et moi, à tous ces malappris, j'ai envie de dire qu'on répond aux imbéciles par le silence.
Pardon... Ah ! Combien de fois s'excuse-t-on après avoir mal agi envers autrui ? De plus en plus rarement entend-on ce simple mot. Combien de différends n'aurait-on pas réussi à éteindre dès l'origine si le fautif avait eu la sagesse de prononcer ce mot ! Oui, bien que cela puisse paraître facile, je demeure, moi, persuadé que la plupart des colères ou rancœurs qui ont entraîné des conséquences regrettables auraient pu s'éteindre dès la base si ceux qui les ont provoquées avaient su qu'ils auraient pu les désamorcer en s'excusant tout simplement. Mieux, même lorsqu'on se dit qu'on a offensé sans le faire exprès ou sans le savoir, cela ne coûtera jamais rien de demander pardon.
Merci... Voilà un autre mot qui mérite d'être prononcé plus souvent qu'il ne l'est. On bénéficie du service d'autrui et on tourne les talons sans même daigner remercier le bienfaiteur. A-t-on au moins une fois pensé que ceux qui nous rendent service ne sont pas obligés de le faire ? A-t-on idée des sacrifices qu'ils sont parfois prêts à consentir pour voler à notre secours ? Mais plutôt que de leur témoigner de la gratitude, on trouve le moyen inimaginable de se retourner plus tard contre eux, en les livrant à leurs détracteurs. Judas des temps modernes, va...!
Voilà donc ce que j'ai tenu à exprimer en ces quelques lignes. Le dénominateur commun de tous ces mots, c'est la politesse. Oui, avec un peu plus de politesse dans les rapports entre les hommes, on peut parvenir à rendre le monde meilleur. Moi, j'y crois et j'ai envie de partager cette conviction avec tous. Bien sûr, je n'entends pas m'exclure du lot des réfractaires à ces règles basiques de vie en société. Oui, il peut arriver à tout le monde d'oublier de dire bonjour, pardon ou merci. Seulement, je nous invite tous à faire un peu plus d'effort pour encrer ces mots et leurs implications dans nos habitudes. C'est sans doute l'une des clés pour parvenir à trouver la paix tant recherchée dans nos sociétés ou à tout le moins, en prendre le chemin.
Peace and love !

dimanche 27 juillet 2014

Puisqu'il nous faut partir...




On vient, puis on part…
Oui, l’un des mouvements ne va pas sans l’autre.
Cette réalité, nous la découvrons tous à un moment donné de notre existence. Mais sans doute la découvrons-nous trop tard, car c’est à ce moment-là seulement qu’on réalise qu’on s’est fait berner par la vie dont on voit pointer inexorablement à l’horizon le pendant macabre ; l’existence apparaissant alors comme un contrat d’adhésion qu’on a conclu sans s’en rendre compte et donc sans savoir que les termes n’étaient modifiables que par l’autre partie.
Certains se sont sans doute plus d’une fois demandé pourquoi nous sommes là si c’est pour repartir un jour – de plus en plus précoce d’ailleurs, ce jour. Face donc à cette question antédiluvienne, trois réactions sont le plus souvent adoptées : ou on décide de vivre à fond en se disant qu’on n’a rien à perdre à braver même les interdits, ou on prend peur quant à la destination post-mortem et on décide de tendre vers la vertu dans nos actions, nos paroles et nos pensées. Ou encore on s’installe dans un savant mélange des deux. Bien sûr l’une ou l’autre de ces attitudes dépend de notre degré d’encrage dans la chose religieuse. Encore faut-il savoir si toutes les prières sont orientées vers le ciel.
Toujours est-il que le départ, c’est notre sort à tous. Riche ou pauvre ; noir, blanc, jaune ou bleu (cf. avatar) ; croyants ou athées… même début, même fin.
Puisqu’il nous faut donc partir, tâchons de bien préparer le voyage et de nous projeter dans la perspective qu’il y aura un après ici, mieux qu'ici...