lundi 14 décembre 2015

Mon regard sur "Le Crime du Professeur Djounga"


J'ai récemment lu la dernière parution de l'auteur Sévérin Bouatini, mon trois fois condisciple (comme on aime s'appeler mutuellement : condisciple juriste, condisciple énarque, condisciple écrivain). Connaissant les qualités de l'homme, je n'ai pas été surpris de découvrir une oeuvre de fort belle facture. L'oeuvre campe le phénomène des grossesses en milieu scolaire avec une telle maestria que l'on se sent tout de suite concerné par le récit. Alliant parfois arabesques stylistiques et proverbes venus du fin fond de notre terroir, l'histoire se laisse aisément lire. Sur le fond, le lecteur découvre tout de suite le personnage rustre, détestable voire dégoûtant de Djounga. Non, nul ne peut raisonnablement manifester de l'empathie pour ce personnage pathétique. Ce prédateur sexuel, on le verrait plutôt bien sur une potence... Mais au-delà de la rage qu'on pourrait avoir à l'encontre du professeur Djounga qui s'est payé le luxe d'abréger l'existence pourtant prometteuse de la merveilleuse Marie-Merveille, c'est tout le système éducatif qui interpelle. Oui, ce système a failli. Oui, il s'est affaissé. Il appartiendra donc à chacun de situer les responsabilités. Cette histoire n'est pas qu'une histoire. Mais plutôt notre vécu, ce qui se passe tous les jours autour de nous. 

Je n'ai jamais publié de critique sur une oeuvre littéraire, mais mon trois fois condisciple le mérite bien. Sévérin Bouatini est certes perfectible - comme nous le sommes tous d'ailleurs -, mais déjà un nom à retenir. Oui, il fait partie de cette nouvelle génération d'écrivains qui ont les dents longues. Vous vous en rendrez vraiment compte en vous procurant ce roman au goût dramatiquement exquis.

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