Mes Livres

samedi 28 novembre 2015

Au cœur des Vicissitudes...


Avant de vous laisser entrer dans l’univers de ces cinq nouvelles, je me dois de répondre à cette question que vous ne manquerez certainement pas de vous poser en fin – et peut-être même en cours – de lecture : pourquoi donc l’auteur a-t-il choisi d’aborder des thèmes aussi peu réjouissants en ces moments où la rudesse du quotidien amène tout un chacun, dans un souci légitime d’évasion, à s’intéresser à des sujets plutôt gais ?
En réalité, c’est à un électrochoc que j’ai décidé de soumettre le lecteur. En lui montrant, sinon en lui rappelant, que la vie est un perpétuel antagonisme entre le bien et le mal. C’est la raison pour laquelle les choix que chacun est amené à faire à tout instant de son existence doivent être mûrement réfléchis. Qu’on y voie donc un appel à l’éveil des consciences ou qu’elles ne soient perçues que comme une litanie moralisatrice, j’ai voulu, pour ma part, écrire ces lignes pour que le lecteur réfléchisse un instant à la trajectoire de sa vie, afin de procéder à temps aux réglages qui s’imposent.
C’est ainsi que le premier texte raconte l’histoire de ce jeune homme persuadé que la meilleure vie se trouve par-delà les mers, dans l’eldorado occidental. Certes, l’on peut noter autour de nous des exemples de réussite socioprofessionnelle à l’étranger. Mais il m’a semblé nécessaire de mettre en garde contre les risques d’une aventure, sans préparation aucune, vers ces terres incertaines que nos regards passionnés perçoivent bien trop souvent à tort comme le paradis sur terre.
Dans le second texte, il m’est apparu impérieux de tirer la sonnette d’alarme sur le phénomène du trafic des enfants en racontant l’histoire de ces trois adolescentes livrées à la cruauté de la grande capitale. Ici, des mots ont été choisis exprès pour choquer, pour scandaliser même ; le but étant de faire prendre conscience à tous des risques et galères auxquels sont nuit et jour exposés ces gamins qui animent nos rues.
Le troisième texte – qui, vous l’aurez remarqué, occupe une position centrale dans la table des nouvelles – campe un thème plus d’actualité que jamais : l’homosexualité. Chacun a son avis sur la question, bien entendu. Mais c’est pour défendre une position que j’assume pleinement que j’ai choisi, ici, d’en relever l’immoralité, l’incongruité, l’inadmissibilité… 
Le texte suivant développe, lui, un thème qui ne date certes pas d’aujourd’hui. Mais j’ai voulu porter un regard personnel sur le phénomène dévastateur de la dépravation des moeurs, en particulier le libertinage sexuel. Et j’ose croire que la mésaventure vécue par l’héroïne sera de taille à dissuader toutes ces jeunes filles, pour la plupart intelligentes, mais qui ont choisi de faire plus confiance à leur matière grasse qu’à celle grise pour s’ouvrir les portes – pas toujours aussi blindées qu’elles le laissent croire, d’ailleurs – de la réussite scolaire et/ou professionnelle.
Enfin, vivant dans un contexte politiquement fort prononcé à l’échelle continentale, je n’aurais pu m’empêcher de m’essayer à un écrit sur la politique. Certes, je ne suis pas dupe du règne sans doute encore long de la pensée machiavélique dans ce domaine. Mais je demeure persuadé qu’en renforçant l’autorité de nos institutions et en nous employant à respecter ne serait-ce que les bases du civisme, l’Afrique toute entière verra émerger des méthodes plus saines pour la conquête, l’exercice et la dévolution du pouvoir d’Etat.
Il est vrai qu’il n’était pas matériellement possible, ici, de traiter de tous les thèmes qui touchent à la vie en société. Mais j’espère en avoir choisi parmi les plus dignes d’intérêt à l’heure actuelle.
A présent que le décor vous est planté, vous pouvez plonger dans la lecture de ces histoires, j’espère plus instructives qu’ennuyeuses. Régalez-vous, ça risque de refroidir… !

mercredi 18 novembre 2015

Qu'est-ce qu'une femme normale ?


Autant vous le dire tout de suite, il n’existe pas de femme normale. Et vous ne gagnez rien à être choqués, car si la femme était normale nous serions tous encore dans le jardin d’Eden à l'heure qu'il est. Bref, parlons du présent… Avec les femmes, la notion de normalité a disparu au profit de dérivées dévoyées. Les femmes sont aujourd’hui  soit anormalement normales, soit normalement anormales.


La femme anormalement normale est celle qui veut une chose et son contraire. Elle veut que vous subveniez aux charges de la famille alors qu’elle vous fait une scène lorsque vous sortez chercher les moyens de le faire. Elle veut que vous la couvriez d’or, mais ne vous laisse pas découvrir l’or. Elle veut que vous la dorlotiez, pourtant elle semble avoir parcouru toute la Bible sans avoir vu le passage : « Femmes, soyez soumises à vos maris ». Elle vous reproche de saluer les jeunes filles du quartier, or vous devez donner l'exemple de la politesse aux plus jeunes. Elle est prête à vous prendre l'index pour déverrouiller votre smartphone pendant que vous dormez, puis à venir se plaindre du fait que le contenu de votre messagerie lui ait provoqué une migraine subite. Elle n'aime pas quand vous levez le ton sur elle, mais n’hésitera pas à vous aligner dix phrases là où une seule suffit. Elle prétend tenir à votre honneur, mais parlera de vos problèmes conjugaux à au moins une amie qu'elle fera jurer de n'en toucher mot à personne. En résumé, cette femme se plaint à tort et à travers. Si vous en avez une, ne vous lamentez pas trop, chers messieurs. Car Dieu vous a mis à l’abri d’un danger permanent : la femme normalement anormale…

La femme normalement anormale est la championne toutes catégories du vice. Oui, elle en a franchi tous les paliers… Vous la reconnaîtrez d’ailleurs à son sourire aussi ravageur que de la lave. Cette femme est vraiment dangereuse… Et elle l’est depuis sa naissance. Jeune, elle joue à la plus maligne en s’engageant dans des relations multiples pour maximiser ses gains. Elle vous attend au virage dès qu’elle apprend que votre virement est passé, mais n’hésitera pas à prendre le virage lorsque vous lui annoncerez que vous venez de vous faire virer de votre boulot. Elle se fera belle pour vous accompagner, mais n’hésitera pas à sourire à tous les inconnus avec un regard circulaire dans l’espoir de dégoter quelqu'un de mieux friqué que vous. Elle vous suivra volontiers à l'hôtel, mais guettera le moment où vous dormirez pour vous faire les poches. Devenue adulte, elle ne change pas pour autant son style. C’est là qu’elle est prête à vous épouser en priant muettement pour que vous la précédiez dans la tombe, héritage oblige. Elle ne changera jamais, c’est écrit. Enfin, je viens de l'écrire…

Mais, pour finir sur une note positive, je vais vous parler de la catégorie non annoncée des femmes « légèrement normales ». La femme issue de cette catégorie rare présente toutes les caractéristiques de la normalité. Elle aime vraiment son homme, elle le soutient dans les dépenses du ménage, elle évite de le surveiller inutilement, elle est souvent soumise, elle rend visite à ses beaux-parents. Il lui arrive même de prier pour son conjoint... Mais, cher monsieur, ne te réjouis pas trop vite. Car en toute femme légèrement normale sommeille une femme anormalement normale ou pire, une femme normalement anormale. Seulement, à l'image d'un volcan, elle n'est pas encore entrée en éruption. Et la lave, ça brûle...

mercredi 4 novembre 2015

Conférence de presse post-électorale (3ème partie)


- Voilà ! Nous sommes de retour sur ce plateau pour la troisième et dernière partie de notre "service après vente" des élections présidentielles qui viennent de se tenir en terre éburnéenne. Sur les dix candidats retenus au départ, trois, et non des moindres, ont finalement décidé de ne pas aller aux élections. La raison, qui leur est d'ailleurs commune, c'est que les conditions n'étaient pas réunies pour l'organisation du scrutin. Alors, qu'avez-vous à dire aux Ivoiriens aujourd'hui ? Doit-on toujours compter avec vous en politique ? Vous d'abord, monsieur Banny.


- Avant de répondre à votre question, je tiens à présenter mes excuses à mes électeurs et même à l'ensemble des Ivoiriens pour ce rendez-vous manqué. Mais si j'ai fait le choix de me retirer, c'est justement parce que j'aime mon pays et que je ne voulais pas le voir s'embraser à nouveau. Je ne vais pas le ressasser ici, mais tout le monde sait qu'aucune condition élémentaire de transparence n'était réunie pour aller à ces élections.
- Justement, on a quand même du mal à comprendre que vous ayez battu campagne dans ces conditions pour vous retirer à la veille du scrutin. Cela fait limite amateurisme, alors qu'on vous sait l'une des grosses têtes de la scène politique nationale.
- Auriez-vous un problème avec mon "kounglo" ? s'offusque l'ex-premier ministre.
- Non mais, monsieur Banny, faut le prendre au sens figuré évidemment, se justifie le journaliste, se rendant compte sur l'instant de l'heureuse coïncidence en l'espèce entre le propre et le figuré.
- O. K., c'est parce que j'ai espéré jusqu'à la dernière minute que les choses changent.
- Pardon de vous le dire aussi franchement, mais cela dénote d'une naïveté de votre part. Vous savez bien que dans ces circonstances là, les choses ne changent pas aussi facilement. De plus, vous ne pouvez pas être concomitamment candidat pour changer l'avenir de ce pays et déserteur quand le moment arrive justement de passer au vote.
- C'est parce que vous n'avez pas conscience que l’amour du pays et le respect des règles démocratiques forment un tandem d'indécision en moi.
- Tout compte fait, on vous aura bien compris. Mais aujourd'hui, quel est l'avenir politique pour Banny en Côte d'Ivoire ?
- Je suis là et je reste. Banny n'est ni banni ni béni. Je fais juste mon chemin...
- Merci, monsieur Banny, et rendez-vous pourquoi pas en 2020 ? A vous maintenant, monsieur Essy. On vous sait l'une des figures emblématiques du règne d'Houphouët. Mais est-ce parce que vous ne vous êtes pas retrouvé dans la peau du candidat unique comme le père de la nation que vous avez désisté ?


- Posez-moi les bonnes questions, s'il vous plaît, cher ami. Pourquoi me parler de candidature unique à moi quand on sait précisément le nom de celui qui en a rêvé pour ces élections ? Je ne suis pas Ouattara, O. K.? Et c'est justement pour cela que j'ai préféré me retirer.
- Oui, on aura remarqué que vous avez été le premier à vous retirer de la course à la présidentielle cette année. Mais justement, moi ça me fait craindre un peu pour vous, le fait qu'à peine dans la peau d'un vrai homme politique vous vous en départissiez. D'aucuns disent que l'Elysée vous a fait des promesses de soutien pour vous pousser à affronter le président. Qu'y répondez-vous ?
- Nous sommes décidément dans un pays de scénaristes. Allez donc demander à Hollande s'il a mon numéro dans son répertoire téléphonique. D'ailleurs, si c'était le cas, pourquoi me serais-je retiré alors que j'avais le soutien d'une grande puissance ?
- Qui sont vos parrains alors ? Excusez-moi, mais vous débarquez comme ça sur la scène politique, sans parti, sans représentation à l'échelon national. Vous comptez forcément sur quelqu'un...
- Oui, vous avez raison. Je comptais sur l'intelligence des Ivoiriens. Mais ce n'est pas ce qu'ils m'ont montré, hélas !
- Si vous commencez à insulter le peuple ivoirien, je crois qu'on ne va pas y arriver là...
- Et vous, ça vous va quand c'est l'homme politique qui est insulté ?
- O. K., monsieur Essy, dernière question. Vous avez également rendu les 100 millions offerts pour la campagne électorale. Des regrets ?
- Ecoutez, moi j'ai connu la vie avec Houphouët. Ne me parlez donc pas d'une affaire de miettes.
- C'est justement ce que je voulais vérifier. Merci d'être venu et place à notre dernier candidat.


- Oui, c'est pas grave. Je suis dernier à une élection sans tête ni queue. Il est clair que dans un contexte différent, j'aurais été au moins parmi les trois premiers.
- Monsieur Koulibaly, vous auriez pu me laisser vous saluer d'abord avec tout le respect qui vous est dû...
- Non, finissons-en. D'ailleurs, je sais que vous allez me demander pourquoi j'ai pris les 100 millions. Eh bien, laissez-moi vous dire que ça ce n'est rien. Ouattara me doit encore un bon paquet d'argent.
- O. K. C'est vous qui faites l'interview alors... Dans tous les cas, je me souviens que vous avez été ministre de l'Economie dans ce pays. Vous êtes donc bien placé pour faire vos comptes avec le président. Seulement, je ne crois pas que les Ivoiriens soient intéressés ce soir par vos affaires personnelles.
- Tout est une affaire de personnes en politique. Vous ne le savez pas ?
- Non, je croyais plutôt que c'était une affaire de programme et de projet de société.
- Eh bien, détrompez-vous, cher ami. Nous sommes dans le temple des coups bas et de la mesquinerie. En politique, surtout chez nous, on autorise même les coups en dessous de la ceinture. Il n'y a pas de règle, si vous voulez savoir.
- O. K. On vous sait très en colère contre les dirigeants actuels, et même contre vos anciens compagnons du FPI. Mais est-ce cela que vous voulez qu'on retienne de vous finalement ?
- Je ne veux rien de spécial en termes d'image. Les gens récusent mon franc-parler, c'est tout. Or je ne peux pas me taire pour leur faire plaisir. Et si vous voulez mon avis à propos de cette mascarade électorale, je vous dirais que tout est à reprendre. 
- D'accord. Tout sera repris en 2020, ne vous inquiétez pas.
- Eh bien, vous me ferez signe quand ce sera fait, dit le leader de LIDER en se levant.
- Voilà, chers téléspectateurs, quoi de mieux comme conclusion à cette émission ? Levons-nous tous alors. Et n'oubliez surtout pas de prier pour notre chère Côte d'Ivoire. Elle en a sérieusement besoin...