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dimanche 27 juillet 2014

Puisqu'il nous faut partir...




On vient, puis on part…
Oui, l’un des mouvements ne va pas sans l’autre.
Cette réalité, nous la découvrons tous à un moment donné de notre existence. Mais sans doute la découvrons-nous trop tard, car c’est à ce moment-là seulement qu’on réalise qu’on s’est fait berner par la vie dont on voit pointer inexorablement à l’horizon le pendant macabre ; l’existence apparaissant alors comme un contrat d’adhésion qu’on a conclu sans s’en rendre compte et donc sans savoir que les termes n’étaient modifiables que par l’autre partie.
Certains se sont sans doute plus d’une fois demandé pourquoi nous sommes là si c’est pour repartir un jour – de plus en plus précoce d’ailleurs, ce jour. Face donc à cette question antédiluvienne, trois réactions sont le plus souvent adoptées : ou on décide de vivre à fond en se disant qu’on n’a rien à perdre à braver même les interdits, ou on prend peur quant à la destination post-mortem et on décide de tendre vers la vertu dans nos actions, nos paroles et nos pensées. Ou encore on s’installe dans un savant mélange des deux. Bien sûr l’une ou l’autre de ces attitudes dépend de notre degré d’encrage dans la chose religieuse. Encore faut-il savoir si toutes les prières sont orientées vers le ciel.
Toujours est-il que le départ, c’est notre sort à tous. Riche ou pauvre ; noir, blanc, jaune ou bleu (cf. avatar) ; croyants ou athées… même début, même fin.
Puisqu’il nous faut donc partir, tâchons de bien préparer le voyage et de nous projeter dans la perspective qu’il y aura un après ici, mieux qu'ici...

mercredi 9 juillet 2014

Brésil vs Allemagne, les à-côtés du match...

Nous sommes à quelques minutes du coup d'envoi de la 1ère demi-finale tant attendue du mondial 2014. Le Brésil, pays hôte, s'apprête à recevoir l'Allemagne. Partout dans le pays, l'union sacrée est faite autour de l'équipe en quête de sa sixième étoile. Et on prépare déjà tout pour la grande fiesta d'après-match. En attendant, je vous emmène faire un petit tour dans les différents vestiaires...

Vestiaire brésilien...
- Bon, les gars, je compte sur vous pour leur mettre une raclée. Actuellement, ils pensent qu'on est affaiblis parce que Neymar et capi Thiago sont absents. Mais c'est aujourd'hui qu'ils vont voir qu'on peut former dix équipes nationales, tellement on a joueurs.
- Oui, coach, ils vont voir couleur tout à l'heure, renchérit le nouveau parisien chevelu. Ou bien, les gars ?
Et ses coéquipiers poussent ensemble leur traditionnel cri de guerre.
Ronaldo R9 et Ronaldhino, alias La Chakala, sont également présents pour apporter leur soutien moral à leurs cadets.
- Moi, je vous demande une seule chose. Leur Klose là, empêchez-le de marquer dèh ! Faut pas il va battre mon record le soir là. Façon qu'on est à égalité là même m'énerve déjà trop.
- Non, t'inquiète, grando. C'est sur mon corps il va passer pour marquer, rassure l'autre chevelu de la défense centrale. Je les connais bien, ces gens. Tu oublies que je joue dans leur club ou bien ? Si c'est pas pour boire bière là, ils savent rien faire d'autre.
Eclat de rire général.
- Attendez, attendez, là on m'apprend que la Prési Dilma vient d'arriver. Djo, vous avez intérêt à prouver dèh ! Parce que celle-là, elle tarde pas à doubler les primes.
Il n'en faut pas plus pour arracher de nouvelles clameurs au petit groupe. Et c'est dans cette ambiance que joueurs et staff technique sortent du vestiaire.

Pendant ce temps, dans le vestiaire de l'adversaire...
- Bon, les gars, on y est. Vous même vous voyez comment on est critiqués depuis la phase de poule. Vous jouez on dirait que vous n'avez pas envie de jouer. Jusqu'à deux fois même, des africains ont failli nous donner la honte. En tout cas aujourd'hui là, jouez ballon dèh ! Même si on perd, faut que les brésiliens prennent leur qualification dans le feu.
- Tu as entendu non, Schürrle ? Tes cheveux on dirait qu'ils ont allumé feu sur ta tête là, c'est à toi qu'on parle, taquine Özil.
- Toi, tu n'as pas dit tu es bête ? Est-ce que tu m'as vu sur la liste des titulaires ? Faut pas plutôt penser à muscler un peu ton jeu de pédé là, rétorque le pensionnaire de Chelsea FC.
- Oh, arrêtez-moi ça ! On vous parle sérieusement et puis c'est palabre inutile vous faites, interrompt le coach.
Les deux gamins font profil bas.
- Bon, les doyens, vous même vous voyez le boulot qui vous attend non ? Non seulement vous devez tenir la dragée haute à l'adversaire, mais en plus faut discipliner un peu ces petits fébriles là. Je peux compter sur vous, hein ? Lahm ? Hummels ? Klose ? Schweinsteiger ?
Les nommés acquiescent d'un signe de la tête.
- OK, Neuer, toi y a rien à dire. Faut continuer à bloquer leurs tirs et puis n'hésite pas à sortir comme contre l'Algérie au cas où tes défenseurs sont débordés.
- Compris, coach.
- OK, on me fait signe qu'on doit y aller. N'oubliez pas que ces gars nous ont privé du trophée en 2002. Et même si cette année c'est chez eux, ne soyez pas du tout intimidés. Jouez ballon, OK ?
Un cri de guerre s'élève également dans la petite pièce.

Cinq minutes plus tard, voilà les deux équipes sur la pelouse, prêtes à en découdre. Coup de sifflet et déjà le feu dans le camp allemand. Les brésiliens veulent montrer à toute la planète foot qu'ils peuvent jouer sans Neymar. Mais à force, ils s'exposent aux contres adverses. Et en la matière, les allemands sont vraiment redoutables et particulièrement inspirés ce soir. 5 buts en 29 minutes !!! Du jamais vu dans l'histoire de la coupe du monde et peut-être même du foot - bon, exceptés les scores non officiels des matchs dans nos petits tournois de quartier ou de village. Et c'est sur ce score que l'arbitre siffle la récréation. Au retour, les brésiliens essaient de faire douter l'adversaire en faisant le siège de son camp. Mais nouvelle erreur de débutant. A force d'acculer la Mannschaft, les Auriverdes prennent deux nouveaux buts avant de terminer le match en sauvant l'honneur par un but d'un autre joueur de Chelsea. Score final donc : 7-1. Bon, laissons le match qui aura vraiment été plus proche d'une séance d'entraînement des allemenads face à des piquets que d'une demi-finale de coupe du monde. Et allons plutôt dans les vestiaires pour décortiquer l'après-match.

Vestiaire allemand...
ça chante, ça danse, ça boit les bières... (Depuis la mi-temps même certains sont déjà dyyye...)
- Hé, mes petits, est-ce que vous réalisez ce que vous venez de faire même ? Sortir le Brésil de sa coupe du monde, surtout sur un tel score... Non, vous m'avez bluffé. Donc c'est comme ça que vous savez jouer ballon !
- Haï, coach, on voulait te faire la surprise. Tu sais, nous on aime les grands matchs. Toi même tu n'as pas vu comment on a giflé le Portugal du fameux ballon d'or là ? Et puis après ça on s'est un peu reposés face aux petites équipes. C'est ce qui leur a fait croire qu'on avait grandi ensemble. Mais tu as vu ce qu'on vient de faire encore le soir là, non ?
- Pendant le match même, j'ai un ami qui m'a appelé de l'étranger. Il venait de rentrer chez lui et il a cru que sa télé était gâtée quant il a vu le score à la mi-temps. Je lui ai dit que c'est nous on a gâté ça, confie un membre du staff.
Rire général dans la pièce surchauffée. Sur ces entrefaites, un type en costume entre dans la pièce.
- Señor Joachim, telefono por vous.
- Allô ! dit le coach en décrochant. Ah, madame la Chancelière ! Oui, je vous entends... Merci... Non, de rien... C'est les jeunes qu'il faut féliciter... OK... Oui oui... Ah ! Vous dites quoi ? demande-t-il tout à coup en écarquillant les yeux. Merciiiiiiiii !!! Oui, bonne nuit aussi à vous et que Dieu vous bénisse...!
A peine a-t-il raccroché qu'il se jette sur son adjoint.
- La Chancelière multiplie nos primes par dix !!!
- Wouhooo !!!
Tout le monde se jette sur lui. Et quand il réussit à se dégager, il a la tête toute lisse. Djaa, le coach portait perruque ! OK, mais dans la joie, personne ne semble y faire attention et il recoiffe rapidement sa chose.
- C'est pas fini hein, poursuit-il. Elle dit qu'elle donne à chacun une merco, une villa triplex, une pension de retraite, et surtout... le droit d'être polygame !
Cette fois, les gars manquent de renverser le coach par terre, tellement chacun laisse exploser sa joie.
- En fait, elle dit qu'elle est trop contente parce que chaque fois qu'il y a sommet de l'ONU, leur Dilma Rousseff là se moque de ses tenues.
Ce sur quoi, elle n'avait pas tellement tort...

Bon, passons dans le vestiaire d'à côté...
Ambiance glaciale des jours d'enterrement... Ils sont tous assis, le menton entre les paumes, le regard vague, l'air absent. Personne n'ose prendre la parole. Chacun a plutôt encore dans les oreilles les sifflets du public tout à l'heure. Chacun aurait préféré ne jamais être né, surtout en terre brésilienne. Ce pays qui avait toujours été qualifié de "pays du football" et où le sport roi était réputé être une religion était tout simplement en train de vivre un drame national. Beaucoup plus terrible qu'en 1950, lorsqu'il se faisait "voler" sa coupe par l'Uruguay voisin. A la différence que cette fois le ravisseur est venu d'outre-atlantique. Et personne même ne l'a vu venir...
- Bon, qu'est-ce que vous voulez que je dise ? Au moins vous avez sauvé l'honneur.
Personne ne semble avoir entendu le coach. C'est vrai que pour trouver des propos réconfortants, il va devoir encore chercher un peu.
- Dans tout ça, ce qui me fait mal, vous avez laissé môgô là marquer son 16è but en coupe du monde, se plaint le soi-disant fenomeno.
- Toi, faut quitter là-bas ! C'est tout ce qui te fait mal, rétorque le gardien. On nous gagne, toi tu parles de record.
- Hé petit, faut me respecter hein. Un crochet du droit seulement, je te mets dans coma.
- Oh béouh là-bas ! Tu crois que tu me fais peur ? C'est respect hein...
- Oh, ça suffit là ! Vous ne vous êtes pas assez ridiculisés pour aujourd'hui ? Sortez pour aller voir un peu dehors. Tout le pays est consterné à cause de nous, de vous surtout. Ha, vous aussi, même si vous voulez perdre, 1-0 ou 2-1 était mieux. Maintenant, vous voulez que je regarde la presse comment pour faire la conférence d'après-match ? Et puis, la Présidente qui voulait qu'on gagne pour calmer les mouvements de rue... ça là, les gens vont tout casser en ville. Djo, démission est mieux hein.
- Faut partir même, vieux maudit là ! Donc toi seul tu voulais gagner deux coupes du monde quoi ? s'offusque l'un des plus jeunes de l'équipe.
- Hé Dieu ! Même les enfants comme ça peuvent me parler mal aujourd'hui, dit le vieux coach en levant les bras au ciel. Non, c'est bon, je m'en vais faire champ de cacao.
Sur ces mots, le vieil homme sort en claquant la porte, bientôt imité par les joueurs. Pendant ce temps, partout dans le pays, on se demande bien si on vient pas tout simplement de faire un mauvais rêve et que le match n'est pas plutôt prévu pour le lendemain...

Le cadeau du siècle est juste en dessous...

lundi 7 juillet 2014

Le 3ème match de poule




C’est bien souvent le grand sacrifié dans l’histoire des coupes de foot. Quelle que soit la compèt', le constat peut être généralement fait : ça joue moins bien la troisième fois. Oui, après avoir tout donné pour bien entamer la compétition, les équipes se servent en général du second match pour fixer leurs certitudes. Arrive alors le troisième match ; là où on est parfois déjà qualifié. C’est ainsi que coachs et staffs gâchent le spectacle à tout le monde en alignant des équipes de second choix, sacrifiant du coup le beau jeu. Que voulez-vous ? Il faut faire tourner, donner du temps de jeu à ceux qui ont peu joué ou pas du tout les deux précédentes fois et qui peut-être ne fouleront plus la pelouse de toute la compétition. D’autres fois, c’est pour éviter une éventuelle suspension à des joueurs clés déjà avertis. Pire, les 3èmes matchs de poule sont souvent le lieu de marchandages scandaleux entre équipes plus ou moins complices. Personne n’a oublié le fameux match de la honte entre la RFA et l’Autriche au mondial 82. C’est d’ailleurs ce qui amènera la FIFA à faire jouer les 3èmes matchs de poule en simultané. Mais le fair game est-il pour autant à l’abri ? Pas si sûr...

Bref, changeons de chapitre ! Oui, on pourrait nous rétorquer que les 3èmes matchs de poule ne servent pas qu’à faire tourner les effectifs ou qu'à dealer. C’est vrai qu’ils constituent souvent ce qu’on serait tenté d’appeler « des finales de poule ». C’est vrai qu’on se retrouve parfois dans des schémas où dans une poule l’une des équipes est déjà qualifiée après deux matchs et une autre, out. Le deuxième ticket se dispute donc entre les deux équipes restantes. Et là, amateurs de beau jeu, vous êtes servis. Ça part dans tous les sens. Ça se bat sur tous les ballons. Chacun veut poursuivre la compèt' et non trépasser si tôt. Cela vaut d’ailleurs à certaines équipes victorieuses de ces fameux matchs de feu de quitter la compétition dès le 1er match du second tour, tellement elles ont laissé des forces durant la lutte pour la qualif'.

Le 3ème match de poule est donc une partie à double visage : il peut se résumer en un match de gala ou plutôt prendre des airs de huitièmes ou quarts de finale. C’est même ce côté aléatoire qui en fait tout le charme. Alors messieurs, ne zappez pas systématiquement devant un 3ème match de poule. On ne sait jamais…