"L'eau est source de vie", a-t-on coutume de
dire...
Mais, qu'en advient-il lorsqu'il y a plus de bacilles
que d'atomes d'hydrogène dans l'eau qu'on vous sert au quotidien ?
"Nous vous servons de l'eau potable depuis 1960", ai-je lu
récemment sur l'affiche. Une chose est sûre, je n'étais pas encore né à cette
époque pour me risquer à la critique. (Cela dit, il me vient à l'idée de me
renseigner auprès des doyens.) Mais depuis que mes yeux "voient clair",
je n'ai jusqu'à ce jour consommé qu'une eau dont la qualité n'a pas toujours
été exempte de soupçons. Si elle ne pue pas fortement le bactéricide, c'est
qu'elle présente une coloration étrange - or on m'a toujours enseigné que l'eau
est inodore et incolore. Plus récemment même, on a eu à déplorer dans une
commune de la capitale économique le désastre d'une eau excrémentielle
s'écoulant des robinets... Bref ! l'affaire est grave.
D'ordinaire, la qualité de l'eau est l'un des éléments de différenciation
entre l'hydraulique villageoise (qualifiée de précaire ou encore d' "à
risque") et celle urbaine (estampillée "potable"). Mais cette
distinction spatiale vaut-elle vraiment encore de nos jours ? Ce que je
constate, c'est que moi qui vis en ville souffre des mêmes maladies hydriques
que mon frère au village. Aujourd'hui, choléra, dysenterie et autres diarrhées
"ordinaires" paraissent même se plaire plus en ville qu'au village.
Si cela peut avoir l'avantage de freiner un tant soit peu l'exode rural, il
faut peut-être commencer à s'inquiéter pour les populations urbaines.
C'est sans doute à force de se prendre à chaque fois une douche sur la
qualité de l'eau proposée aux ivoiriens que la SODECI a décidé d'interrompre
purement et simplement la desserte d'eau dans certaines zones de la capitale.
Cela peut paraître un peu expéditif comme argument, mais que voulez-vous que
l'on se dise lorsque des populations qui avaient de l'eau hier sont obligées
aujourd'hui, en pleine ville et durant plusieurs jours, d'avoir à s'éprouver la
peau du crâne avec la charge des bassines et autres récipients ?
La réalité aujourd'hui, c'est donc manque d'eau ou, lorsqu'il y en a un
peu, eau douteuse. Il est donc plus que jamais temps de réagir, messieurs les
gouvernants. Afin que soit rompu le monopole dans la distribution de l'eau si
la SODECI continue à nous martyriser de la sorte. Sinon, prévenez-nous à temps
pour qu'on puisse se creuser des puits dans nos cours avant que la soif ou la
maladie ne nous emporte...
PS : article re-daté pour cause de suppression involontaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire