lundi 17 juin 2013

Eléphants de Côte d'Ivoire, le rachat...

Comme l'aurait dit l'ivoirien lambda, "vous avez eu la chance..."
Une victoire pour se racheter aux yeux de l'opinion nationale et internationale et faire taire les remous du vestiaire, c'est, en tout cas, le moins qu'on pouvait exiger de nos pachydermes après les dernières frasques qui ont émaillé leurs rangs. Mais bon, revenons au sport - au foot, je veux dire, puisque la lutte en est également un...
Dans le langage journalistique, on aurait dit que les éléphants se sont fait respecter hier au Benjamin Mkapa National Stadium de Dar-es-salam. Pourtant, tout n'a pas été rose dans la rencontre qu'il nous a été donné de suivre. (Hé, ivoiriens ! Vous n'avez pas dit que vous ne voulez plus entendre parler des éléphants ? Dieu vous voit...) A commencer par cette entame de match catastrophique où nous prenons un but sur la première balle de jeu. Mais, comme bien souvent, notre machine a besoin d'un électrochoc pour fonctionner. Oui, si nous avions eu affaire à un adversaire du "1/3 monde footballistique", on aurait assisté au sempiternel jeu sans envie et sans effort des nôtres lorsqu'ils sont face à plus faible qu'eux. Ce n'était heureusement pas le cas hier. Et ce but matinal nous a fait prendre toute la mesure du défi, nous obligeant à mettre beaucoup plus de sérieux dans notre jeu. Pour preuve, cette analyse poste par poste de la prestation des acteurs d'hier, côté ivoire :

1/ Copa a comme d'habitude barri, Barry a été compact et a eu surtout le compas dans l'oeil au bon moment pour nous enlever bien des balles chaudes ;
2/ Zokora, alias "Maestro", nous a dédié du grand jeu, avec toute sa maestria tant dans son nouveau rôle de capitaine que dans son activité au sein de la défense axiale ;
3/ Bamba nous a certes un peu saoûlé au départ par ses loupés, mais, finalement, Souleymane banda les muscles et bomba le torse pour nous offrir une suite de match solide ;
4/ Serge Aurier a auréolé la partie d'une maîtrise technique et tactique fort édifiante pour un nouveau venu en sélection, glanant au passage quelques lauriers ;
5/ Boka a eu la noblesse du roi Arthur et la baraka d'une Bock Solibra (merci pour la pub!...) tout au long de la rencontre ;
6/ Serey, sérieux et serein, nous a livré un match appliqué, ratissant un nombre incalculable de balles ;
7/ Gosso Gosso s'est certes récemment illustré comme un gosse, mais a eu sur le terrain l'effet d'une gousse d'ail sur les attaques vampiriques des Taifas Stars ;
8/ Yaya à qui tout réussit dernièrement a justifié que son titre de ballon d'or africain n'a pas été usurpé ;
9/ Kalou, loin du salaud qu'il sait souvent être, nous a gratifié, avec la prestance du roi Salomon, d'un jeu de haute classe ;
10/ Yao Kouassi, avec la vitesse du moteur de recherche yahoo (merci encore pour la pub !...) a fait boire du viño aux défenseurs tanzaniens ;
11/ Traoré ne s'est pas privé de lanciner à bien des moments ses vis-à-vis, se révélant le digne successeur de la Drog' des défenses. .

Les remplacements effectués ont également porté des fruits. Pour preuve :
12/ Romaric nous a offert un jeu aussi haut perché que la position du romarin par rapport aux plaines kilimandjaroénnes;
13/ Giovani Sio a été aussi insurmontable que la montagne de Sion ;
14/ Bony Wilfried a bonifié le score en portant l'estocade à l'adversaire.

Que dire du coach Sabri Lamouchi qui, avec l'insolence du cabri et la ténacité de la mouche, s'est payé le luxe du coaching gagnant en fin de match en lançant dans la partie un attaquant - futur 4è scoreur ivoirien - là où tout coach ordinaire aurait plutôt renforcé sa base défensive ou à tout le moins son milieu défensif ?

On retiendra donc qu'avec un solide alliage d'expérience, de détermination et de réalisme, les éléphants ont réussi hier le rare exploit de remporter un match de cette envergure après avoir été menés au score. Mais tout n'est pas gagné. Au dernier tour qualificatif pour le mondial de 2014, il faudra non seulement confirmer le rang de premier africain - qui tend, il est vrai, à nous servir d'oreiller - mais aussi gagner en termes de qualité de jeu. Car, à ce mondial, il sera question de passer pour une fois la phase de poules et non aller nous balader sur les plages brésiliennes...

Bon, on se quitte avec le résumé de ce beau et grand match...

 


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