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mercredi 12 décembre 2012

Un maya à Abidjan... (1ère partie)


Il est 18h GMT ce mardi 11 décembre 2012 lorsque le Grumman de la Compagnie Mexican airlines atterrit à l'aéroport FHB d'Abidjan Port-Bouët. A la descente des passagers, perdu au milieu des touristes et autres hommes d'affaires, un maya foule pour la première fois le sol éburnéen. Il est vrai que son look ferait penser à celui d'un esclave du temps de Kunta Kinté, mais la Compagnie sud-américaine n'a, à l'évidence, pas fait référence au chapitre Code Vestimentaire dans sa charte.
Dans le hall, un ivoirien, désigné spécialement par une Société nationale de tourisme pour servir de guide à l'insolite visiteur, attend patiemment, avec en main une pancarte affichant "Mr Yum Kah". Au bout d'un quart d'heure de formalités.aéroportuaires, les deux hommes finissent par se retrouver.
Dans la voiture...
- Alors, Mr Yum, avez-vous fait bon voyage?
- Super! Et, je puis dire que le café était excellent à bord! Vous savez, j'y goûtais pour la première fois de ma vie...
- Ah! se contente de remarquer le guide, se gardant de lui dire qu'ici, en CI, le café, on le prend banalement à la maison ou au kiosque.
Comme tous les soirs, à l'heure de pointe, c'est des bouchons à n'en point finir.
- Puis-je vous poser une question?
- Oui, allez-y.
- Dites-moi, qu'est-ce qu'un homme comme vous gagne à parcourir plus de 5000 km pour venir sur le continent noir?
- Et plus précisément en CI, complète l'étranger avec un fin sourire. C'est simple : recommandation d'un ami travaillant dans l'humanitaire et qui a sillonné de long en large l'Afrique.
- Ah! O.K.
- Mais, si vous voulez savoir, cher ami, la vraie raison, c'est que j'ai décidé de prendre les dernières vacances de ma vie dans un endroit exotique.
- Les dernières vacances de votre vie? Vous allez mourir bientôt alors, plaisante l'homme de Babi.
- Exactement! Et vous aussi, l'ami, laisse-t-il tomber, sentencieusement.
- Comment ça, moi aussi?
- Mais, je croyais que vous étiez au courant, dit-il étonné. Vous savez, le 21...
- Quoi, le 21?
- La fin du monde, l'ami. On vous a pas dit?
Le conducteur éclate de rire.
- Attendez, c'est donc vous qui propagez cette rumeur qu'on entend partout... Laissez-moi vous dire, nous ce qu'on attend ici, c'est le 31.
- Mais, je vous parle du 21, moi. Vous ne le verrez pas, le 31.
- Oh! Arrêtez avec votre baratin, là, finit par s'énerver l'ivoirien. La fin du monde, nous on fait rien avec ça ici.
- Eh bien, à mon avis, vous devriez. Moi, j'en profite par exemple pour dépenser mes dernières économies. Vous gagneriez à en faire autant.
L'homme de Poy ne dit rien, avec en tête un début d'idée. Puisque ce broussard veut dilapider ses sous, ça tombe bien avec les fêtes de fin d'année qui approchent...

Affaire à suivre...

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