Mes Livres

mercredi 3 décembre 2014

Music and me...


"La musique adoucit les mœurs", a-t-on coutume de dire. Eh bien, dans mon cas, c'est tout mon être qu'elle adoucit. Elle fait fusion avec mon corps, mon âme et mon esprit. Elle est viscéralement encrée dans mes habitudes, mon quotidien. Elle me piquette délicieusement les tympans, les pores...
Mon histoire avec elle remonte à mon enfance. Déjà, j'avais l'oreille musicale. C'est donc tout naturellement que je me suis mué en collectionneur dès l'adolescence. En janvier 2000 - comme pour entamer le nouveau millénaire de la meilleure des manières possibles -, j'achète mon tout 1er album studio. Et pas des moindres : le double album History : Present, Past and Future de la légende des légendes. Ce jour-là, en sortant de EMI Jat Music, je tenais l’œuvre en main comme le bien le plus précieux sur terre. Depuis lors, j'ai commencé à enchaîner les albums, me privant au besoin de nourriture à l'école pour chaque fois trouver le prix de la dernière sortie musicale. Et avant même la fin du lycée, j'avais déjà atteint la barre des 100 albums.
Une fois à la fac, évolution technologique oblige, j'ai jeté mon dévolu sur les CD - sans pour autant me débarrasser de mes cassettes. Mieux, j'ai quasiment racheté tous mes albums cassettes au format CD. Le prix, c'était le dernier de mes soucis, du moment que je nourrissais convenablement mes oreilles et les confins de mon âme. Avec les CD également, j'eus assez tôt le problème d'espace de stockage, tellement j'en amassais. Comme avec les cassettes, j'étais toujours sur les nouveautés. Ce qui ne m'empêchait pas de retourner fouiller le passé musical de quelque artiste me surprenant agréablement.
A force d'écouter des centaines d'artistes, mes préférences n'avaient pas mis longtemps à se dégager. Et très clairement, le triptyque soul-rnb-rap s'était imposé aux autres genres musicaux. (Ah ! ce que la soul correspond à mon tempérament !) Au départ, j'avais l'ouïe très sélective, n'écoutant que ces trois genres. Mais aujourd'hui j'y ai mis une bonne dose de tolérance, acceptant que des sonorités venues de tous les coins et recoins du globe me franchissent la barrière auditive.
Cela dit, et il est important de le souligner, la singularité est ce qui me définit dans mes choix musicaux - comme partout ailleurs, d'ailleurs... Que l'on ne s'étonne donc aucunement que sur un album, j'écoute de préférence les titres que radios, maquis, transports en commun... ne diffusent que parcimonieusement, voire jamais. Pour tout dire, je me lasse en général très vite des morceaux-promo.
En matière de musique, je suis également très instru. Et mon instrument de prédilection est la guitare : d'abord la guitare basse que je recherche inévitablement dans tout ce que j'écoute, puis la guitare solo ou sèche qui agrémente bien souvent les tubes. La crise de 2002 a, hélas ! mis fin à mon apprentissage de la guitare. Et depuis, j'espère vivement trouver un jour le temps de rattraper ce rendez-vous manqué.
Par ailleurs, vous m'entendrez chanter presque tout le temps. La trajectoire logique pour quelqu'un qui a passé quasiment toutes les années de sa vie avec des écouteurs dans les oreilles. Évidemment que j'ai fait un passage par la chorale, atteignant même bien assez précocement le grade de MC. Mais j'ai dû également laisser tomber cela au bout d'un moment à cause de mon sempiternel problème de disponibilité. (Le prix à payer pour avoir choisi de faire mille choses à la fois.)
Bref, vous serez encore là demain, face à votre écran, si je dois tout vous dévoiler de mon love avec la zik. En somme, j'aime la musique comme Valls aime l'entreprise. Je me baladerai toujours avec elle. (Vous trouverez même la clé de sol dans ma signature.) Et je ne vous surprendrai sans doute pas si je vous disais que mon plus grand regret le jour de mon départ vers l'autre monde, c'est le fait de ne pas pouvoir emporter avec moi ma playlist.

mardi 2 décembre 2014

Série littéraire vs série scientifique : ce débat puéril...

VS




Après le parcours commun depuis le préscolaire (pour certains), le primaire et le collège, chacun d'entre nous a dû être orienté en 2nde A ou C. La raison en est que durant ce parcours, chaque élève a pu développer des aptitudes soit en littérature, soit en sciences. Dans mon cas, le choix de la littérature s'est imposé dès mes premiers pas à l'école, au CP1.
Étonné ai-je alors été de voir des amis et aînés du quartier s'esclaffer lorsqu'ils ont appris mon orientation en 2nde A après mon admission au BEPC. Oui, je les revois en train de me chambrer : "Qu'est-ce que tu vas faire dans cette série pour filles ? Les vrais garçons font la série C, car ils n'ont pas peur des maths, des sciences physiques, etc." Je n'en revenais vraiment pas de constater que ce qui apparaissait comme une évidence pour moi depuis mes classes primaires eût pu faire l'objet de moquerie.
A leurs arguments, j'aurais pu rétorquer par exemple que bien au contraire la série littéraire est réservée à ceux qui n'ont pas peur d'affronter les difficultés de la réflexion. Car, en A il faut en effet apprendre à réfléchir par soi-même plutôt que de se contenter de plaquer des formules et propriétés élaborées depuis même avant JC. Pour preuve, 1+1 a toujours fait et fera toujours 2 dans un milliard d'années, tout simplement parce que quelqu'un en a décidé ainsi un jour. De même, a2 + b2 = c2 parce qu'un certain Pythagore l'a dit un jour autour d'un repas. Par contre, l'idée qu'on se fait de telle ou telle question a toujours été et sera toujours loin de faire l'unanimité - déjà même qu'on peut, à son seul niveau, remettre en cause ses propres idées sur un sujet donné. J'aurais donc pu leur dire que c'est plutôt la série C qui est faite pour les paresseux. C'est pourquoi par exemple un élève digne de ce nom ne peut échouer deux fois au bac C ou à son dérivé de D, tandis que j'en ai vu faire jusqu'à huit fois le bac A parce justement rien n'est jamais acquis en littérature. Bien plus simple, vous ne verrez jamais ou que très rarement un élève obtenir 20/20 en français, en philo, en LV1&2 ou en histoire-géo - à moins peut-être qu'il s'agisse d'un QCM... Là où les bons élèves en sciences sont susceptibles d'avoir 20 en note et même en moyenne parce qu'ils auront juste repris les démonstrations de gens dont on ne retrouve même plus les ossements.
Face à leurs rires de demeurés, j'aurais pu leur répondre tout ça. Heureusement - et c'est sans doute l'avantage d'être un littéraire, finalement - je réfléchissais déjà à l'époque. C'est pourquoi je savais par exemple que c'est la diversité des savoirs et des compétences qui fait l'équilibre de ce monde. Et qu'il n'y aurait pas d'avions, de ponts, de machines, de vaccins, etc si tout le monde était littéraire... Inversement, les actions des gouvernants, le fonctionnement de l'administration publique et/ou des entreprises privées n'aurait pu être possible si on avait tous l'esprit carré des scientifiques. La pensée collective même n'aurait jamais évolué si on était tous scientifiques. Ne dit-on pas justement que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" ? (Ah si ! pour le savoir, il aurait fallu être attentif au cours de philo.) La morale de l'histoire - pour ce que j'en pense en tout cas - c'est que dans le domaine de la connaissance, il vaut mieux admirer quelqu'un pour ce qu'il a de plus que vous plutôt que de vouloir le ridiculiser pour ce que vous avez de plus que lui.
Pour ma part, je peux être fier de moi aujourd'hui pour ne pas avoir pris au sérieux toutes ces calembredaines. Car j'ai pu démontrer tout au long de mon parcours que je suis un vrai homme, bien qu'ayant fait une 2nde A. En toute modestie, je peux dire - et les autres le disent mieux que moi - que j'ai été l'élève et l'étudiant le plus brillant de ma génération. Et par l'ironie du sort, j'ai pu, en dépit de mon parcours de littéraire, atterrir dans un fauteuil de cadre du Trésor Public - là où les chiffres règnent pourtant... Je comprends donc pourquoi j'ai pu être aussi serein le jour où ces gens se moquaient de moi : je suis plus complet que j'en ai l'air ; une espèce de mutant entre le littéraire et le scientifique... Bref ! en même temps, la vantardise c'est pas pour moi.
Pour clore donc ce débat ridicule, rappelez-vous d'une part que les cours de maths et de sciences physiques se font en français (il existe même des exercices de maths où le décodage du langage constitue le plus gros piège) et que d'autre part chacun peut être heureux d'avoir fait les maths lorsqu'il compte son argent. 
Par dessus tout, moi je suis plutôt soulagé d'avoir une âme de littéraire. Car plus un scientifique est brillant, plus il a tendance à se prendre pour Dieu...

lundi 1 décembre 2014

Le swing survivra


Lundi 24 novembre 2014... La nouvelle me tombe dessus comme un coup de massue au petit matin. Je viens d'ouvrir la page "titrologie" sur mon PC et là, je crois avoir la berlue. Comment est-ce possible ? Je n'ai même pas appris que tu étais malade. Mais en même temps, sous nos cieux, on n'a presque jamais eu le temps d'apprendre qu'un artiste est malade avant d'être informé brusquement de sa mort.
Ah... Maxime, pourquoi nous as-tu fait cela ? Pourquoi m'as-tu privé de ton flow ? Déjà que depuis quelques temps, on ne t'entend plus... Je me suis même mis à imaginer dernièrement ton come-back. Comme si cela avait été une prémonition, je me suis surpris en effet, à peine une semaine avant ton brusque départ, à fouiller sur le net pour redécouvrir en mp3 tous les tubes de l'album "Le Parrain" (mon coup de cœur dans toute ta carrière) que j'ai depuis sa sortie en format cassette - démodé... Oui, les sonorités de "la blouse du crime", "les maîtres du monde", "dur comme roc"... et plus en arrière "le rebel", "comme l'indien", "le jour de ma mort" (!) se sont curieusement mises à résonner dans ma tête. A tel point que j'ai songé que tu nous préparais un retour surprise en cette fin d'année.
Tu vois, Max, je ne fais pas partie de ces fans posthumes qui se signalent çà et là. Oui, je n'ai pas eu besoin d'attendre que tu partes pour te reconnaître le talent qui est le tien. Je suis militant de première heure du Ministère Otentik, ton possi. Je me souviens de ces clash avec Steeve et de la manière dont j'étais pratiquement le seul à te défendre tout autour de moi. Tout ceci pour te dire que tu es et resteras un Grand. Car on ne considère comme grand que celui qui a su marquer sa génération. Et cela, tu as su le faire avec un brio déconcertant.
Moi, je ne te dirai pas adieu, parce que l'avantage d'être artiste, c'est de laisser des traces de son passage. A travers l'écoute et la visualisation de tes œuvres discographiques, on gardera toujours le contact en attendant de se revoir. (Cela dit, je ne suis pas aussi pressé que ça de te retrouver...). Je n'ai donc qu'un mot à te dire : RESPECT.
Et bon repos, grand frère !